Grand oral des candidats, sauf Macron et Zemmour, sur la décentralisation

Les élus locaux réclament une nouvelle étape de la décentralisation aux candidats (Illustration).
Les élus locaux réclament une nouvelle étape de la décentralisation aux candidats (Illustration). © Ludovic MARIN / AFP
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avec AFP
Mardi, les principales associations d'élus, dominées par l'opposition, ont auditionné sur le thème de la décentralisation tous les candidats à la présidentielle à l'exception d'Eric Zemmour et d'Emmanuel Macron, ce dernier ayant entretenu des relations tendues avec les collectivités tout au long du quinquennat.

Les principales associations d'élus, dominées par l'opposition, auditionnent mardi sur le thème de la décentralisation tous les candidats à la présidentielle à l'exception d'Eric Zemmour et d'Emmanuel Macron qui a entretenu des relations tendues avec les collectivités tout au long du quinquennat.

"Merci aux candidats qui seront à ce pupitre et qui en cela marquent leur respect non seulement pour la démocratie locale, mais aussi pour la démocratie en général dans notre pays", a affirmé en ouverture le président LR de l'influente Association des maires de France (AMF), David Lisnard, qui organise ces auditions avec Régions de France et l'Assemblée des départements de France (AdF), toutes trois regroupées sous la bannière de "Territoires unis".

L'absence d'Emmanuel Macron très critiquée

"Les candidats qui ont décidé de venir ont eu raison, ce qui veut dire que les autres ont eu tort", a déclaré le maire de Cannes, taclant ainsi les absents Emmanuel Macron et Eric Zemmour. Ce dernier a "annulé sa participation lundi soir", selon les organisateurs.

"Nous ne voulons pas être des petits soldats le doigt sur la couture du pantalon. Ce n'est pas tout à fait mon tempérament", a assuré, pour sa part, la présidente PS de Régions de France, Carole Delga, convaincue que "le bas structure le haut". Le président UDI de l'AdF François Sauvadet a interpellé directement l'absent Emmanuel Macron : "Le président de la République est en Maine-et-Loire cet après-midi. J'aurais aimé qu'il soit parmi nous pour répondre à nos questions comme les autres", a-t-il affirmé, assurant que la France a "plus que jamais besoin d'un débat démocratique".

La charge la plus virulente contre l'absence de Emmanuel Macron a été portée par le vice-président PS de l'AMF André Laignel qui a qualifié le quinquennat de "calamiteux" pour les collectivités. "Il est quand même curieux que celui qui s'est tourné vers les maires (lors de la crise des "gilets jaunes") n'ait pas aujourd'hui daigné venir devant les maires à la fois pour rendre compte de ce quinquennat et de la manière dont il a considéré ou pas la démocratie locale", a-t-il déploré. "Non décidément, ce n'est pas un comportement très républicain", a ajouté le maire d'Issoudun (Indre).

Une nouvelle étape réclamée par les élus locaux

Quarante ans après les lois Defferre sur la décentralisation, les dix autres candidats seront interrogés sur une nouvelle étape que réclament les élus locaux, qui ont pris plusieurs initiatives ces derniers mois pour améliorer les relations entre l'Etat et les collectivité, après la crise sanitaire dont la gestion a souvent opposé l'exécutif aux élus sur le terrain.

L'AdF a publié en décembre 102 propositions "pour redonner confiance aux Français", et Régions de France a fait paraître il y a une semaine un "livre blanc" de la décentralisation dont l'objectif est d'interpeller les prétendants à l'Elysée sur 64 propositions afin d'organiser des "Etats généraux des libertés locales" dès l'été qui déboucheraient ensuite sur une réforme constitutionnelle.