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A.D
Fidèle soutien de la gauche, Gilles Finchelstein voit un espoir pour le PS grâce à une nouvelle génération de politiques. Il se dit prêt à aider le candidat qui sortira de la primaire.
INTERVIEW

Manuel Valls sera très probablement candidat à a primaire du parti socialiste en janvier. Peut-il rassembler les socialistes, et demain, la gauche ? Gilles Finchelstein, directeur général de la fondation Jean Jaurès, a livré son analyse dans C'est arrivé demain.

"Si je peux aider, je le ferai". Gilles  Finchelstein avait été aux côtés de Lionel Jospin dans sa campagne présidentielle en 1995. Il avait aussi aidé François Hollande dans son discours du Bourget, il y a cinq ans. "J'ai travaillé pendant un peu plus de 20 ans avec des responsables politiques. Depuis six ans, je ne conseille plus personne. Je parle donc en liberté et je défends mes idées : je souhaite que la gauche l'emporte donc si je peux aider le candidat qui sera désigné, je le ferai."

François Hollande a renoncé à briguer un second mandat et l'a annoncé jeudi. "C'est d'abord un événement inédit. Et c'est un événement inattendu qui crée une situation nouvelle. François Hollande a essayé d'être candidat, de créer les conditions de sa candidature. Il s'était donné un rendez-vous avec lui-même. Il y a eu un élément psychologique important : la défaite sévère de Nicolas Sarkozy."

Entendu sur europe1 :
La gauche divisée n'a aucune chance de l'emporter. L'enjeu, c'est d'abord la primaire et après vient la question d'Emmanuel Macron.

"Moyenne d'âge de 50 ans pour la primaire du PS". La situation pour le PS est nouvelle en terme de génération, pour le spécialiste. "Les trois principaux candidats à la primaire socialiste doivent avoir une moyenne d'âge de 50 ans", contre "65 pour la primaire de la droite". Gilles Finchelstein souligne aussi un parcours politique qui a évolué : "Il n'y a plus d'énarque. La technocratie s'efface." Enfin, un dernier élément change avec le renoncement de François Hollande : la campagne ne se fera pas exclusivement autour du bilan du quinquennat : "là, l'équilibre entre le bilan et le projet va être totalement différent."

"Manuel Valls considère qu'il a une responsabilité". En tant que Premier ministre, Manuel Valls est aussi comptable de ce bilan. Il devrait, quoi qu'il en soit, entrer dans la bataille. "Quand on observe ce qu'il a fait depuis cet été, il y a eu quelques discours de fond qui étaient une sorte de préparation. Il a un tempérament de combattant et je crois qu'il veut y aller et qu'il va y aller. Ce qui est une de ses marques, c'est la responsabilité, le sérieux, la sécurité et dans le moment que traverse la France, il considère qu'il a une responsabilité par rapport à la gauche et aux Français. C'est une certaine gravité plutôt qu'une envie de défourailler."

Dans la course d’obstacles de Manuel Valls, il y aura d'abord la primaire qui s'annonce "difficile", professe Gilles Finchelstein. Après, le schéma sera le même pour celui qui sortira vainqueur de la primaire : affronter une "droite rassemblée" et "Marine le Pen qui est à un score élevé". "L'équation est simple : la gauche divisée n'a aucune chance de l'emporter. L'enjeu, c'est d'abord la primaire et après vient la question d'Emmanuel Macron."