"Gilets jaunes" : une partie de la majorité prend ses distances avec l'exécutif

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Virginie Riva, édité par Romain David
Certains élus LREM déplorent le silence du gouvernement après avoir alerté sur la grogne dans les territoires. Ils attendent désormais un geste fort de la part de l'exécutif pour apaiser la situation.

La majorité se montre de plus en plus critique. Avant les annonces officielles, les députés de La République en marche !, affolés par la situation, demandent des mesures fortes à l'exécutif. Ils doivent notamment les défendre mardi matin devant le Premier ministre, durant leur réunion de groupe au Palais Bourbon.

Le Premier ministre agace. Inquiets, les députés qui sont généralement en première ligne sur le terrain sont eux-aussi remontés contre l'exécutif. Une députée raconte avoir alerté depuis des semaines le cabinet d'Edouard Philippe, sans avoir reçu aucune réponse. Un autre élu de la majorité renchérit : "Si j'étais Emmanuel Macron, je me séparerais aujourd'hui d'Edouard Philippe." 

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"Diminuer la pression." Un moratoire sur la taxation des carburants semble désormais envisageable. "Il faut une ou deux mesures fortes. Est-ce qu'une bonne mesure est une pause de trois mois sur la hausse de la fiscalité écologique prévue le 1er janvier ?", interroge Matthieu Orphelin, le député du Maine-et-Loire. L'élu plaide pour des annonces qui "seront comprises par tous, vont permettre de diminuer la pression, et de faire que le week-end prochain on soit dans un pays serein".

Toutefois un certain nombre de députés souhaitent des mesures d'accompagnements plus ambitieuses, comme une prime mobilité, un coup de pouce au smic ou encore une baisse de la TVA sur l'électricité. Tous craignent sinon que la pays s'embrase, et beaucoup se demandent s'il n'est pas déjà trop tard, sans oser formuler de réponse définitive.