Gilets jaunes : "S'il le faut, nous interpellerons massivement", prévient Nuñez

Laurent Nunez, assemblée nationale, JACQUES DEMARTHON / AFP
Laurent Nuñez a été interpellé à plusieurs reprises lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, mardi. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Pour les prochaines manifestations des "gilets jaunes", le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez n'exclut pas d'avoir recours à des interpellations massives.

Le secrétaire d'État à l'Intérieur Laurent Nuñez a affirmé mardi la "fermeté" du gouvernement pour les prochaines mobilisations de "gilets jaunes", assurant que "dès samedi prochain (…) s'il le faut, nous interpellerons massivement". 

Une séance houleuse à l'Assemblée. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et son secrétaire d'État Laurent Nuñez ont été interpellés à plusieurs reprises lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée, sur la manifestation de samedi qui a donné lieu aux saccage et pillage de nombreuses boutiques sur les Champs-Élysées. Lors de sa première intervention, le ministre a été hué par certains députés d'opposition, et applaudi debout par ceux de la majorité. "Démission", ont réclamé certains élus de droite.

 

"Des rassemblements d'émeutiers". Interrogé par le député (LR) Eric Diard, Laurent Nuñez a affirmé que "pour l'avenir et dès samedi prochain, nous partons du principe que ces rassemblements sont des rassemblements d'émeutiers qui ne visent qu'à causer des troubles, et donc il seront dispersés immédiatement sur la base d'arrêtés d'interdiction et, le cas échéant, sur la base de la notion d'attroupements en vue de commettre des violences". "Nous les disperserons immédiatement et s'il le faut, nous interpellerons massivement", a-t-il assuré.

"Faire cesser ces exactions". "Samedi dernier il n'y avait pas 1.500 casseurs mais 10.000 casseurs", a-t-il déclaré, reprenant une formule de Christophe Castaner : "L'ensemble des personnes sur la voie publique étaient animées de très mauvaises intentions et l'ont démontré très rapidement". Il a ensuite martelé à la députée (PS) George Pau-Langevin sa "détermination à pouvoir rester très réactif, très mobile pour faire cesser ces exactions" lors de prochaines journées d'action. "C'est ce qui a été fait tous les samedis. Samedi, ça n'a pas fonctionné pour des raisons que nous avons identifiées et auxquelles nous allons remédier. Nous interviendrons samedi prochain immédiatement dès les premiers rassemblements, dès les premiers attroupements", a-t-il poursuivi.

"Les 'arrestations préventives', comme vous les appelez, ne sont pas possibles et c'est pour ça qu'une disposition a été prise dans la loi (dite anticasseurs, ndlr) qui s'appliquera bientôt", a rappelé le secrétaire d'État. 

"Comptez sur notre fermeté". Selon lui, samedi, "7.300 contrôles ont été effectués en amont et un certain nombre d'individus interpellés en possession d'armes par destination". "Comptez sur notre fermeté", a-t-il lancé. Outre les 282 interpellations menées samedi, "des investigations vont se poursuivre notamment pour les individus qui se sont livrés à des pillages et beaucoup seront retrouvés, identifiés, confondus et interpellés", a-t-il ajouté.

 

Le Premier ministre reconnaît accroître la pression sur les forces de l'ordre

Les nouvelles mesures du gouvernement pour contrer les casseurs lors des manifestations de "gilets jaunes" vont "encore" accroître la pression sur les forces de l'ordre en les amenant à aller davantage au "contact", a reconnu mardi le Premier ministre Édouard Philippe, lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale.

"Je sais que j'accrois la pression sur les forces de l'ordre, j'accrois encore leur nécessité d'être exemplaire. Mais je sais aussi que nous ne pourrons pas répondre à ceux qui viennent exclusivement pour casser en les regardant casser et en espérant qu'il n'y ait pas de blessé ou pas de mort", a affirmé le chef du gouvernement