George Pau-Langevin juge le voyage de Macron aux Antilles : "On reste sur notre faim"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Face aux problèmes caractéristiques des Antilles, l'ancienne ministre des Outre-mer de François Hollande estime qu'Emmanuel Macron se montre peu impliqué.
INTERVIEW

Depuis jeudi, Emmanuel Macron est en voyage officiel dans les Antilles afin de s'attaquer aux problèmes locaux, tels que les reconstructions qui prennent du retard après le passage d'Irma à Saint-Barthélémy et Saint-Martin ou le scandale sanitaire du chlordécone qui a contaminé les sols de Guadeloupe et Martinique. Nouveauté dans sa communication, le président en profite pour s'offrir des bains de foule. George Pau-Langevin, ancienne ministre des Outre-mer durant le mandat de François Hollande, était l'invitée de Philippe Vandel dimanche, pour analyser l'impact de cette visite présidentielle. Son bilan s'avère très mitigé.

"Improvisation et désintérêt". Ce voyage est logique pour l'ancienne ministre, qui ne discute pas la nécessité de réaliser un état des lieux, un an après le passage des cyclones qui avaient dévasté les îles. "Mais on dirait qu'il découvre des questions qui sont présentes depuis longtemps", note l'ex-membre du gouvernement. "Qu'il s'aperçoive des difficultés de l'eau ou du chlordécone à l’occasion de ce voyage (...) donne un peu une impression d'improvisation et de désintérêt le reste du temps pour les sujets qui nous concernent. Ce qui me frappe, c'est que ce qu'il dit sur place est très bien, mais on aurait aimé que les problèmes soient pris à bras-le-corps en amont. On reste un peu sur notre faim", regrette-t-elle.

La solidarité nationale en berne ? George Pau Langevin apprécie certes le contact du président avec la population, mais émet des réserves sur la réalité des mesures. "Ce que j'ai compris de ce qu'il a dit en différentes occasions, c'est, en gros, 'prenez-vous en main, essayez de vous développer par vous-même, travaillez et tout ira bien', résume l'ex-ministre, qui traduit cela comme un manque de solidarité nationale.