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Maxence Lambrecq avec P.L.
L’alliance politique avec Nicolas Dupont-Aignan a poussé Marine Le Pen à réviser sa position sur la sortie de l’euro. Ce rétropédalage sur une mesure phare du programme du FN est apprécié et assumé par les cadres du parti. 

La sortie de l'Euro n'est plus une priorité pour Marine Le Pen. C'était pourtant l'une de ses grandes promesses, un point clé de son programme. Mais la candidate du Front national a profité de son alliance avec Nicolas Dupont-Aignan  samedi pour infléchir sa position. L'accord de gouvernement qu'ils ont signé tous les deux indique que la sortie de l'euro n'est plus un préalable à toute politique économique. Un adoucissement du projet économique choisi par la présidente en congés du FN confirmé par le vice-président du parti, Florian Phillipot.

"On peut encore faire des choses pour le pouvoir d’achat des Français". "Nous avions déjà dit qu’il y avait des mesures économiques et sociales qui pouvaient être prises tout de suite, dans les premières semaines, bien avant la mise en place de cette monnaie commune avec les monnaies nationales. Par exemple l’augmentation des bas salaires ; la baisse des charges pour les PME, PMI, il y a beaucoup de choses. Marine Le Pen avait déjà annoncé ses dix premières mesures, et on voyait qu’il y avait beaucoup de mesures économiques et sociales. Une France libre et souveraine, c’est une priorité absolue, mais on peut encore faire des choses pour le pouvoir d’achat des Français, pour l’emploi et pour faire respirer les petites entreprises tout de suite", a-t-il déclaré au micro d'Europe 1, dimanche matin.

Un compromis politique plus compréhensible pour les électeurs. Adieu la taxe de 3% sur toutes les importations. Et surtout adieu la négociation immédiate sur la sortie de l’euro. La disparition de cette promesse de campagne est appréciée par Marion Maréchal-Le Pen : "Quelle que soit la position des Français sur ce sujet, ils auront leur mot à dire et il y aura un long débat de plusieurs mois et peut être même plusieurs années avant que nous prenions cette décision historique, ce qui ne nous empêchera pas d’agir sur d’autres domaines. Que ce soit l’immigration, l’insécurité ou même en partie l’économie."

Cette inflexion sur la sortie de l’euro était réclamée, depuis longtemps, par toute l’aile droite du Front National. Mais, faire marche-arrière en pleine campagne aurait été perçu comme un renoncement, un aveu d’échec. Cette fois, cela s’inscrit dans un compromis politique bien plus compréhensible pour les électeurs. Et l’objectif est atteint, cet épouvantail qui effraie le peuple de droite s’est encore un peu éloigné et il n’apparaît même pas sur la dernière profession de foi de Marine Le Pen.