Florence Parly déplore les "Gaulois rétifs" et les "moments difficiles" de l'UE

La ministre des Armées Florence Parly a également concédé que le combat pour l'Europe était parfois "démoralisant".
La ministre des Armées Florence Parly a également concédé que le combat pour l'Europe était parfois "démoralisant". © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
  • Copié
avec AFP
Devant les étudiants de Sciences Po Paris, la ministre des Armées a repris vendredi la formule d'Emmanuel Macron sur les Gaulois "râleurs" et "rétifs" au changement. 

La ministre des Armées Florence Parly a pointé à son tour du doigt les "Gaulois râleurs et rétifs" au changement vendredi, dans le sillage du président Emmanuel Macron, et concédé que le combat pour l'Europe était parfois "démoralisant".

"Pourquoi est-ce que nous sommes capables d'union, de solidarité et pourquoi, dans le même temps, nous sommes nous, Français, comme dirait quelqu'un bien connu, nous, Gaulois, aussi râleurs, aussi différents, aussi rétifs à beaucoup de choses ?", a-t-elle lancé devant les étudiants de l'École d'Affaires publiques de Sciences Po à Paris. "Pourquoi est-ce que nous devons être poussés dans nos retranchements pour enfin agir ensemble ?", a-t-elle poursuivi. "À chaque attentat, la cohésion nationale se reconstruit. La solidarité se recrée", a-t-elle ainsi relevé.

La ministre s'est dit démoralisée par la réunion des ministres de la Défense européens. Emmanuel Macron a suscité des réactions outrées en évoquant mercredi au Danemark "le Gaulois réfractaire au changement", des propos qualifiés de "caricature" des Français par l'opposition. Florence Parly a confessé par ailleurs qu'elle était rentrée "démoralisée" d'une réunion de ministres européens de la Défense jeudi à Vienne, dans une allusion notamment aux pays eurosceptiques de l'Est. "Je suis rentrée de ce sommet un peu démoralisée, parce que l'Union, c'est un combat. Il y a de grands moments dans la vie européenne, mais il y a aussi des moments plus difficiles", a-t-elle dit.

L'évocation d'une défense européenne. Le président Emmanuel Macron a proposé la mise en place d'une "solidarité quasi-automatique" entre États européens en matière de défense qui entraînerait leur intervention si l'un d'entre eux était attaqué. "Je crois que personne ne pense qu'une armée européenne est à portée de mains, ce qui ne signifie pas qu'il faille rester inactif pour pouvoir construire cette autonomie stratégique dont nous avons besoin", a expliqué la ministre des Armées. "Cette illusion selon laquelle on peut se reposer sur un tiers pour assurer sa propre sécurité n'est pas viable. C'est une illusion dangereuse", a-t-elle ajouté en référence aux États-Unis et à l'Otan.