Fillon veut que les musulmans français expriment leur colère contre les extrémistes

En visite à la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion, François Fillon a exhorté les musulmans français à exprimer leur colère vis à vis des extrémistes.
En visite à la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion, François Fillon a exhorté les musulmans français à exprimer leur colère vis à vis des extrémistes. © AFP
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avec AFP , modifié à
En visite à la grande mosquée de Saint-Denis de La Réunion, François Fillon a dit vouloir que les musulmans français manifestent "leur colère" vis-à-vis des extrémistes.

À La Réunion, François Fillon a expliqué qu'il voudrait voir "monter du fond même des citoyens français de confession musulmane ce cri de colère et de protestation contre les extrémistes, pas seulement contre les terroristes", mais "contre ceux qui déforment le message de l'islam".

La cohabitation entre religions n'est pas exemplaire partout, selon François Fillon. "Je réclame l'interdiction de tous ceux qui sont en contradiction permanente avec les valeurs de la République. (...) La République a le droit de se défendre contre ceux qui appellent à sa destruction", a insisté l'ex-Premier ministre, en visite sur l'île depuis samedi.

"Si la coexistence entre religions est exemplaire à La Réunion, elle ne l'est pas partout sur le territoire national", a-t-il regretté dans cette mosquée, la plus vieille de France, inaugurée en 1905 sur une île peuplée aujourd'hui d'environ 850.000 habitants, dont 5% de musulmans (85% de chrétiens, essentiellement catholiques).

"Il vaudrait mieux dire que ce sont des totalitaires qui se réclament de l'islam". "Je comprends que vous soyez choqués quand on parle de totalitarisme islamique", a encore déclaré l'auteur de Vaincre le totalitarisme islamique, aux responsables musulmans qui venaient de lui en faire la remarque. "Il vaudrait mieux dire que ce sont des totalitaires qui se réclament de l'islam, qui brandissent le drapeau de l'islam, qui essaient de s'accaparer l'islam", a-t-il concédé.

Avant lui, le président de la mosquée de Saint-Denis Iqbal Ingar a relevé qu'"une parole raciste s'est libérée dans le pays et il appartient à nos dirigeants de montrer l'exemple"."Faites en sorte que dans cette campagne les discours soient équilibrés, apaisés, à la hauteur des enjeux, non stigmatisants", a-t-il ajouté. "Quoi qu'il fasse, on renvoie toujours le musulman à sa religion - il ne faut pas s'étonner de la montée du communautarisme." "Nous sommes atterrés par le qualificatif d'islamique accolé au terrorisme", a renchéri Houssen Amode, président du Conseil régional du culte musulman, "ça n'a rien à voir avec l'islam".