En Afrique, Hollande a les yeux rivés… vers la Grèce

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Caroline Roux et Louis Hausalter
LES SECRETS POLITIQUES - Comment le chef de l'Etat gère-t-il le brûlant dossier grec pendant sa tournée africaine ?

François Hollande poursuit une tournée en Afrique qui le conduit vendredi en Angola. Mais le chef de l'Etat garde les yeux rivés vers l'Europe, qui traverse l'une des crises les plus rudes de son histoire avec le dossier grec. Le compte à rebours est enclenché vers le référendum convoqué pour dimanche par le Premier ministre Alexis Tsipras.

Préparer toutes les options. C'est lors des temps morts entre deux rendez-vous en Afrique que François Hollande s'empare du cas grec. Jeudi matin à 9 heures, en déplacement entre Cotonou, au Bénin, et Luanda, en Angola, il était au téléphone avec Angela Merkel. Le président a aussi fait passer des consignes à ses ministres de Bercy, chargés de travailler sur le jour d'après et de préparer les deux options. Que faire d’un oui au référendum ? Comment gérer un non ? Que peut proposer la France dans les deux cas ? Faut-il convoquer un sommet européen en urgence ? Autant de questions qui trottent dans toutes les têtes à l'Elysée.

Hollande a tenté une ultime négociation mercredi. L'objectif est clair : "il ne faut pas qu’on se prenne un mur à 22h dimanche", confie un conseiller de François Hollande. D'autant que le chef de l'Etat vient d’en prendre un de plein fouet... Selon les informations d'Europe 1, il a en effet appelé Alexis Tsipras mercredi pour tenter une ultime négociation. Voilà pourquoi François Hollande a semblé si tranchant, le même jour à Lyon, en réclamant un accord "tout de suite". Un désaccord flagrant avec la position d'Angela Merkel, qui cherche plutôt à temporiser. On connaît la suite : aucun accord n'est venu… "Il fallait tenter, ça n’a pas marché", explique-t-on pudiquement à l'Elysée.

Les socialistes veulent "sauver la Grèce". Si les Grecs refusent le plan européen dimanche, quelle sera la position de François Hollande ? La réponse sera dictée par la politique intérieure. Une grande partie de la gauche pousse pour aider la Grèce. Plusieurs ténors du Parti socialiste, parmi lesquels Claude Bartolone, Jean-Christophe Cambadélis, Benoît Hamon ou encore Julien Dray, ont signé cette semaine dans Marianne une tribune intitulée "Sauver la Grèce, c'est sauver l'Europe". François Hollande avait été le premier à recevoir Alexis Tsipras après l'élection de ce dernier en janvier. Il sera aussi le dernier à appuyer sur le bouton "exit".