François-Xavier Bellamy Les Républicains 3:04
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Séverine Mermilliod , modifié à
​François-Xavier Bellamy, ​député européen Les Républicains, estime sur Europe 1 que le rapprochement effectué par le président de la République entre Shoah et guerre d'Algérie dans une interview est "grave" et que le travail de mémoire autour de ces deux événements n'a pas "de rapport possible".

"Il y a une parole très grave", affirme ​François-Xavier Bellamy, ​député européen Les Républicains, en réaction aux propos tenus par Emmanuel Macron dans l'avion qui le ramenait d'Israël, où il assistait aux commémorations de la libération du camp d'Auschwitz. Devant trois journalistes du Monde, du Figaro et de Radio J, le chef de l'Etat avait déclaré jeudi qu'il était "très lucide sur les défis que j'ai devant moi d'un point de vue mémoriel, et qui sont politiques. La guerre d'Algérie est sans doute le plus dramatique. Je le sais depuis ma campagne. Il est là, et je pense qu'il a à peu près le même statut que la Shoah pour Chirac en 1995". Des propos qui ont fait largement réagir à droite. 

"Il ne les a pas comparé, mais il a rapproché ces deux faits dans le rapport que la mémoire collective entretient avec eux", a soutenu le député européen, ajoutant qu'il n'y a selon lui "aucun rapport possible entre ces deux événements".

"Faire un travail de mémoire" mais ne pas créer de "fossé définitif"

"Comment peut-on imaginer régler le moindre problème en laissant entendre implicitement à des jeunes générations issues d'une immigration algérienne que la France est coupable de crimes contre l'humanité à l'égard de leurs parents, grands-parents ?", s'interroge encore François-Xavier Bellamy.

S'il admet qu'il "y a bien sûr un travail mémoriel à faire", il estime que le but final est de "pouvoir reconstruire un pays" et que les propos d'Emmanuel Macron l'empêchent en créant un fossé entre "des centaines de milliers de personnes qui se sentent proches par leur Histoire de l'Algérie et de cette mémoire" et la France.  "Quand vous leur expliquez qu'il y a une proximité entre guerre d'Algérie et Shoah, que le devoir de mémoire à faire est le même [...] vous leur expliquez en substance qu'il y a un fossé infranchissable entre eux et le pays dans lequel ils grandissent."

L'Elysée a depuis récusé ce rapprochement dans le Figaro, où l'un des conseillers du chef de l'Etat assure que "le président a réaffirmé l’unicité de la Shoah : elle est indiscutable".