Derrière les commémorations liées au centenaire de la fin de la Grande Guerre, la politique n'est jamais très loin. Pendant cette semaine passée à sillonner les lieux de mémoire dans l'Est et le Nord de la France, Emmanuel Macron en a profité pour multiplier les déjeuners et les dîners républicains. Car le chef de l'État est bien décidé à bichonner les élus locaux dans cette séquence.
Un président "très à l'écoute". "Dans ma vie d'élus depuis une vingtaine d'années, j'ai rarement passé deux à trois heures avec le président à parler des Ardennes", confie un député des Ardennes. "Je crois qu'il avait fait son travail de président de la République et qu'il a été très à l'écoute."
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Une "mauvaise connaissance" des élus locaux ? De longs moments d'échanges qui ne parviennent pas toujours à gommer le soupçon que le chef de l'État ne serait pas familier de la réalité des territoires. "Il connait mal les élus locaux parce qu'il ne l'a pas été lui-même, il n'a pas été confronté à cela", pointe le maire de Pont-à-Mousson, Henry Lemoine. "Les services de l'État sont parfois très lourds et le président doit appréhender ces problématique-là." Conscient de cette perception, le gouvernement fait tout pour changer la donne avec de nouvelles attentions et des ministres consacrés aux territoires.
" L'État n'arrivera pas à transformer ce pays seul sans les collectivités territoriales "
"Dans les quinze premiers mois, il y a eu des transformations qui étaient rapides, où parfois les élus locaux n'ont peut-être pas été suffisamment associés", reconnaît Sébastien Lecornu, ministre chargé des Collectivités territoriales depuis quelques semaines. "Les maires de Charleville-Mézières ou de Sedan n'arriveront pas à transformer leurs communes sans l'aide de l'État et l'État n'arrivera pas à transformer ce pays seul sans les collectivités territoriales."
Interpellé par les habitants. Pour l'exécutif, qui a tenu son conseil des ministres à Charleville-Mézières, mercredi, il y a urgence à retrouver la confiance du terrain, à quelques mois des européennes de mai prochain et des municipales de 2020. Mais pour convaincre, il faudra avant tout que les résultats soient visibles, notamment au niveau local. Un point sur lequel les habitants des villes traversées par Emmanuel Macron l'interpellent vivement depuis lundi.