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Thibauld Mathieu
Alors que ce 7 mai marque les deux ans de l'élection d'Emmanuel Macron à la tête de l'État, le président du Sénat distribue les bons et les mauvais points au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1.
INTERVIEW

Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron était élu président de la République avec 66,1% des suffrages. Aujourd'hui, le chef de l'État émarge dans les sondages à environ 25% d'opinions positives. "Je crois qu'il y a une forme de gâchis", analyse sur Europe 1 le président du Sénat, Gérard Larcher, au moment de regarder dans le rétroviseur.

"Il faut qu'il retrouve le chemin de la confiance"

"On avait le sentiment qu'il marchait sur l'eau. Il avait anéanti la droite et la gauche, l'Europe voyait en lui le leader de référence…", se rappelle cette figure des Républicains, dont la suite des propos dénote d'un début de quinquennat mouvementé. Pêle-mêle, Gérard Larcher pointe "la verticalité" d'Emmanuel Macron, "une forme d'hyper individualisme, le refus de partager un certain nombre de réflexions avec les corps intermédiaires, les élus locaux, quelques déclarations malheureuses qui sont dans le tête des Français et peut-être l'enfermement sur soi-même, l'entre-soi".

 

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"Comme je suis un être par nature positif, il est indispensable que notre pays s'en sorte. Et il faut maintenant que le président de la République retrouve le chemin de la confiance", presse toutefois le président du Sénat, qui refuse d'ailleurs de tout voir en noir. "Il y a un certain nombre de mesures positives qui ont été annoncées", souligne-t-il au micro de Sonia Mabrouk, citant certaines réformes telles que "la réforme du travail et de l'emploi", celle "des transports collectifs", "la baisse de l'impôt sur le revenu", "l'indexation "des retraites les plus modestes", "les mesures en faveur de nos compatriotes qui connaissent le handicap", celles "pour l'école".

"Impasse totale sur les dépenses publiques qui ne diminuent pas"

Mais, regrette Gérard Larcher, "sur la fiscalité, le vrai sujet c'est l'impasse totale sur les dépenses publiques qui ne diminuent pas. Le président a renoncé à un des rares leviers de maîtrise de la dépense publique qui est l'ajustement à la baisse du nombre de fonctionnaires", déplore-t-il. Une "impasse" qui pourrait même remettre en question les bonnes nouvelles présentées mardi par Édouard Philippe en matière de pouvoir d'achat : sans politique de baisse des dépenses publiques, tout ce qui vient d'être annoncé "c'est du vent différé et quelque part une menace pour les générations futures et pour les plus fragiles", avertit Gérard Larcher. Et le président du Sénat le reconnaît : la droite, lorsqu'elle était au pouvoir, "n'a pas pris suffisamment conscience de cette indispensable diminution des dépenses publiques".