Départementales : élue FN... sans être candidate

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Erika Roset a appris via une amie qu'elle était candidate dans l'Yonne. Trois mois plus tard, elle rompt le silence.

"J'ai appris par le biais d'une amie que j'étais candidate". Erika Roset n'en revient toujours pas.En mars, elle était la seule, avec son binôme Claude Thion, à avoir été élue en Bourgogne. Ce dernier a depuis démissionné et une élection partielle aura lieu dimanche 5 juillet. La goutte d'eau pour la conseillère départementale, qui a décidé de vider son sac vendredi sur France Bleue, tout en annonçant sa démission du Front national.

"Après maintes et maintes pressions, j'ai accepté d'être suppléante". L'histoire semble incroyable. Avant le dépôt des listes,Erika Roset raconte avoir été "sollicitée, fortement, à plusieurs reprises, par certains représentants du FN dans le département". Mais, à ce moment là, elle refuse catégoriquement. Finalement, "après maintes et maintes pressions, j'ai finalement accepté d'être suppléante, mais uniquement suppléante." Erika Roset a donc signé des papiers officiels pour "aider le FN à avoir un nombre de candidats suffisants, mais en aucun cas par conviction". Elle aurait peut-être dû les lire attentivement avant d'apposer sa signature…

"J'ai fait le choix de me taire". "J'ai appris par le biais d'une amie que j'étais candidate. Elle a vu ma photo sur des affiches électorales. Les bras m'en tombaient", raconte-t-elle. Mais alors pourquoi n'a-t-elle pas réagi plus tôt ? "Cela aurait posé des problèmes au parti, qui est suffisamment diabolisé. Pour ma part, j'estime que le FN a certaines bonnes idées, et je ne voulais pas leur faire de tort. Donc j'ai fait le choix de me taire".

"On m'a collé une étiquette FN qui ne me correspond pas du tout". Un silence qui aura donc duré plus de trois mois, "par loyauté". Mais parce que son statut de conseillère départementale FN est difficile à porter, elle a voulu faire connaitre sa vérité avant l'élection partielle à venir : " Cela peut paraitre aberrant aux yeux de certaines personnes, mais voilà comment cela s'est passé. Aujourd'hui, cette situation est devenue insupportable pour moi. On m'a collé une étiquette FN qui ne me correspond pas du tout".

"Elle savait très bien qu'elle était candidate". Si elle n'a plus aucun contact avec les responsables frontistes – "on m'a mis la pression il y a quelques semaines… C'était pesant, donc j'ai préféré ne plus répondre aux appels", ces derniers, eux, assurent que leur conseillère départementale avait une pleine conscience de ce qu'elle faisait. "Elle savait très bien qu'elle était candidate, elle faisait campagne avec Claude Thion", a réfuté le responsable départemental du FN dans l'Yonne, Julien Odoul, réfutant toute "pression" de la part du FN.
 
"Je pense que les électeurs sont désabusés, comme moi". Selon lui, l'explication de cette sortie au vitriol de la conseillère - comme la démission de son binôme -, est à chercher ailleurs : "les premiers pas au conseil départemental d'Erika Roset et Claude Thion avaient été très difficiles car ils étaient seuls face à une majorité extrêmement hostile". Pas certain que cela console Erika Roset : "je pense que les électeurs sont désabusés, comme moi. J'ai mal pour eux. Ils ont fait confiance au FN et c'est un château de cartes qui s'écroule.