Corruption : 2 ans avec sursis requis contre le sénateur Philippe Kaltenbach

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G.S. avec AFP
Le sénateur PS comparaît pour "corruption passive" sur fond d'attribution de logement social. 

Deux années d'emprisonnement avec sursis et 20.000 euros d'amende ont été requis vendredi contre le sénateur PS des Hauts-de-Seine et ex-maire de Clamart, Philippe Kaltenbach, qui comparaît pour "corruption passive" sur fond d'attribution de logement social, devant le tribunal correctionel de Nanterre. La substitut du procureur a également demandé une interdiction de 5 ans des droits civiques, civils et de famille, "emportant privation du droit de vote et inéligibilité". Le parquet a par ailleurs réclamé 8 mois d'emprisonnement avec sursis à l'encontre de l'ancien adjoint à la sécurité, Mohamed Abdelouahed, poursuivi pour corruption active.

Des images et du son. L'accusation repose principalement sur une vidéo, tournée en 2010 à l'insu de Philippe Kaltenbach par son adjoint de l'époque, et diffusée sur internet en 2012. Dans une séquence, on voit l'ancien maire de Clamart recevoir, dans son bureau, une somme d'argent en liquide de Mohamed Abdelouahed. Pendant la remise de fonds, les deux hommes discutent de ce qui semble être l'attribution d'un logement à un tiers. "Que voit-on?", a interrogé le substitut du procureur, Sophie Lacote. "Tout bonnement, l'ensemble des éléments constitutifs de la corruption, avec un caractère inédit, en ce qu'elle apporte des images et du son".

Le "remboursement d'un prêt".  Pour Philippe Kaltenbach, qui a affirmé ne pas se souvenir de la scène, l'échange de billets correspondait "au remboursement d'un prêt". "Comment expliquer que vous n'en disiez un mot dans la vidéo, mais parlez de logement social?", l'interroge le procureur. "On a commencé à parler de collage pour la prochaine campagne, de logements sociaux, puis d'une titularisation", se justifie l'élu, qui argue par ailleurs de revenus conséquents pour pouvoir prêter 1.500 euros "à un ami" sans justificatifs. A la barre, Philippe Kaltenbach le répète: "La vérité, c'est qu'il n'y a pas corruption, je ne suis pas un corrompu".