Le gouvernement doit faire face à la grogne des élus locaux. 1:25
  • Copié
Jean-Rémi Baudot, édité par , modifié à
Le Premier ministre, Jean Castex, avait fait du dialogue avec les élus locaux l’une des pierres angulaires de sa politique. Mais la grogne à Marseille a illustré la difficulté, pour le gouvernement, de faire rimer concertation avec urgence sanitaire.

Le gouvernement doit faire face à la grogne sur la gestion du coronavirus. Le Premier ministre Jean Castex avait promis la concertation avec les territoires, mais le cas de Marseille a illustré la difficulté de prendre des mesures contraignantes localement. Face à l’urgence sanitaire, l’exécutif devrait abandonner cette doctrine dans les prochaines semaines.

Les reconfinements locaux sur la table

"On ne sait pas de quoi demain sera fait." Dans les couloirs de l’Elysée, la prudence domine. Des conseillers jusqu’au président de la République, tout le monde observe les courbes et les projections mais plus personne ne se risque à un pronostic. Si la situation venait à se dégrader, l’idée de reconfinements locaux est sur la table.

Mais plus la situation se dégrade, moins l’exécutif semble disposé à laisser la main aux territoires. Jean Castex avait fait du dialogue avec les maires sa marque de fabrique, et pourtant jeudi soir à la télévision il expliquait sur France 2 : "Quand il y a des mesures impopulaires, il vaut mieux que ce soit l’État qui assume."

"Le sanitaire, c’est l’État central"

Un conseiller gouvernemental décrypte : "Le couple maire-préfet, ça ne fonctionne pas. Le sanitaire, c’est l’État central." À Matignon, on se défend pourtant de changer de stratégie, expliquant qu'il s'agit avant tout d'une "course contre la montre". Mais le bras de fer avec les élus marseillais installe un match qui inquiète au sommet de l’Etat. "Il n’y a plus d’union sacrée politique face au virus", s’émeut un membre de cabinet.

Quant aux restaurateurs qui accusent l’Etat de les fragiliser, "ils se trompent de cible", s’alarme un autre conseiller. Au même titre que l’épidémie elle-même, la réaction dans les villes est désormais observée de près à l’Elysée. Un responsable se désole : "Il ne faut pas oublier que notre seul sujet, c’est de sauver des vies."