Coronavirus : Jean-Luc Moudenc appelle les Toulousains à être "très précautionneux"

Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse
Pour Jean-Luc Moudenc, maire de la ville, interrogé sur Europe 1, "les comportements des jours à venir vont être déterminants pour la suite". © REMY GABALDA / AFP
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Mathilde Durand
La ville de Toulouse pourrait basculer en zone d'alerte maximale dès lundi, en raison de la dégradation des indicateurs de l'épidémie de coronavirus. Pour Jean-Luc Moudenc, maire de la ville, interrogé sur Europe 1, "les comportements des jours à venir vont être déterminants pour la suite". 
INTERVIEW

En sursis. La ville de Toulouse pourrait basculer dès lundi en zone d'alerte maximale en raison de la dégradation des indicateurs de l'épidémie de coronavirus. Si la "Ville Rose" n'a pas encore atteint la limite fixée pour l'incidence, son taux d'hospitalisation en réanimation augmente et "pourrait bientôt dépasser les 30%", d'après le ministre de la Santé, Olivier Véran. "On n'y échappe de peu", réagit Jean-Luc Moudenc, maire LR de la ville, au micro d'Europe 1. "C'est pour moi l'occasion de demander aux Toulousains, une fois de plus, d'être très précautionneux."

Un sursis pour Toulouse ?

"On voit bien un sursis. Quelle sera la situation d'ici quelques jours ? Le gouvernement nous dit qu'il veut l'évaluer lundi prochain, donc les comportements des jours à venir vont être déterminants pour la suite", assure Jean-Luc Moudenc, qui voit dans ce délai l'indice d'une stabilisation de la pandémie et de son expansion à Toulouse. Le Premier ministre Jean Castex se rend dans la ville vendredi pour un déplacement centré sur la sécurité. Néanmoins, l'édile compte lui rappeler ses positions de la semaine dernière quant à la prévention du virus : cibler la jeunesse. 

"C'est aujourd'hui elle qui, malheureusement, est la plus touchée par l'épidémie. Elle est à la fois davantage victime et aussi propagatrice, sans le vouloir", analyse Jean-Luc Moudenc. "Donc, il faut cibler les amphithéâtres. A Toulouse, nous sommes la deuxième ville universitaire de France après Paris. Il y a 115.000 étudiants", rappelle l'élu. "Vous imaginez les regroupements que cela peut générer ? Les universités ont commencé à prendre des mesures, à multiplier les cours à distance. Je crois que tout ça va dans le bon sens."

"Après ce qu'il faut dire et redire, parce que c'est la vérité, c'est que l'endroit où se propage le plus le virus, c'est la sphère privée et donc ça renvoie à la responsabilité de chacun", poursuit le maire de Toulouse. 

Une situation économique délicate

Autre conséquence de la crise sanitaire, la crise économique qui prend de l'ampleur dans le pays. Toulouse est fortement touchée, en raison des difficultés du géant de l'aviation Airbus. "Nous souffrons, et nous souffrons plus que les autres", assure Jean-Luc Moudenc. "Airbus est en train de connaître en ce moment une période de dialogue social important entre la direction et les syndicats. Mais vous savez, derrière Airbus, il y a toute une chaîne et il y a des équipementiers et des sous traitants, des PME, parfois des entreprises familiales très petites, qui sont qui sont fragiles, qui sont sur des niches technologiques. Et je crains beaucoup l'effet domino."

"Je crains beaucoup que ce soit sur ce tissu de PME de l'ensemble du secteur aéronautique que se répercute la crise et les suppressions d'emplois", poursuit le maire. Jeudi, Bruno le Maire, ministre de l'Economie, a annoncé un élargissement du Fonds de solidarité pour aider les entrepreneurs face à la crise. En juin dernier, il annonçait également un plan de 15 milliards d'euros pour soutenir le secteur aérien. 

"Est-ce que cela sera suffisant ? Je n'en suis pas certain", s'inquiète l'édile toulousain. "Et surtout, chez les plus petits, c'est sans doute plus difficile de repérer les difficultés chez les plus petits que chez la grande maison que constitue Airbus. Le pire est en train de se produire, malheureusement, quand on regarde l'actualité."