Pour l'heure, l'Elysée n'envisage pas de report des élections prévues en juin, mais le conseil scientifique pourrait rendre un avis contraire d'ici là. (Image d'illustration) 1:24
  • Copié
Aurélie Herbemont, édité par Romain David
Les élections régionales et départementales, initialement prévues en mars, doivent se tenir les 13 et 20 juin prochains. Toutefois, le reconfinement de 16 départements pourrait mettre en péril une partie de la campagne, et interroge sur un nouveau report du scrutin.

Un confinement de quatre semaines pour l'Île-de-France, les Hauts-de- France, les Alpes-Maritimes, l'Eure et la Seine-Maritime entre en vigueur vendredi soir, à partir de minuit. Ce nouveau tour de vis sanitaire, face à une épidémie de Covid-19 dont les indicateurs de suivi continuent de grimper dans les territoires les plus touchés, laisse redouter au sein de la classe politique un nouveau report d'élections. Les régionales et départementales, déjà décalées une première fois, pourront-elles se tenir comme prévu les 13 et 20 juin ? L'exécutif se veut rassurant, mais certains membres de l'opposition redoute une mauvaise surprise d'ici la fin du printemps.

"Au moment où on parle, les élections auront lieu en juin", nous assure l'Elysée. Jusqu'ici pas de scénario alternatif donc, malgré une petite musique de plus en plus insistante. Un proche du chef de l'Etat concède : "elles se tiendront... sauf situation exceptionnelle". De son côté, une ministre avoue n'avoir "aucune certitude".  Début avril, le conseil scientifique donnera son avis. "Lancer la campagne avec deux régions confinées ? impossible", s’alarme un conseiller ministériel. 

"Il n’y a pas lieu de confiner la démocratie"

Mais l'opposition n'entend pas surseoir à cette double élection, à l'image de Julien Bayou, patron d'Europe Ecologie Les Verts et candidat en Île-de-France. "Les organisations politiques s’adaptent et font preuve de créativité. On peut faire campagne sous couvre-feu, même sous confinement, il n’y a pas lieu de confiner la démocratie", argue-t-il.

Même sentiment pour le vice-président des Républicains, Gilles Platret, tête de liste en Bourgogne-Franche-Comté. "Si au mois de janvier de l’année prochaine nous ne sommes pas encore sortis de ce contexte épidémique, on va se dire qu'il faut reporter l’élection présidentielle et prolonger le mandat de monsieur Macron ?", raille-t-il. "On exige simplement le respect de la démocratie."

Dès que le conseil scientifique aura donné ses prévisions les partis politiques seront consultés... à la recherche d'un hypothétique consensus.