Le Sénat va ouvrir une commission d'enquête sur la réglementation des 1.300 sites classés Seveso
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Europe1.fr , modifié à
La sénatrice de Seine-Maritime Catherine Morin-Desailly, invitée samedi d'Europe 1, a défendu le principe d'une commission d'enquête parlementaire après l'incendie de l'usine Lubrizol.
INTERVIEW

Elle veut que le parlement "joue son rôle". Après l’incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, le Sénat va ouvrir une commission d'enquête sur la réglementation des 1.300 sites classés Seveso. La sénatrice de Seine-Maritime Catherine Morin-Desailly (Union centriste) en est l'instigatrice. Elle était samedi l'invitée de Bernard Poirette, sur Europe 1.

"C'est bien normal que le parlement exerce son droit de contrôle"

"Nous voulons à la fois voir ce qu'il s'est passé et comment améliorer les procédures. [...] Nous souhaitons établir un suivi strict de ce qu'il s'est passé et de ce qu'il va se passer. Nous voulons aussi être dans la prospective et poser la question : l'ensemble des sites Seveso sont-ils bien sécurisés ?", précise la sénatrice, qui entend également poser la question de "la formation des citoyens et des élus" pour réagir en cas de catastrophe future. "Je vis à Rouen, je vis les odeurs, les angoisses des habitants. C'est bien normal que le parlement exerce son droit de contrôle et d'enquête", martèle-t-elle.

"C'est la légitimité du parlement, le sens du parlement"

"Ce n'est absolument pas une attaque", poursuit Catherine Morin-Desailly en réponse à ceux qui l'accusent de remettre en cause le travail des autorités rouennaises. "C'est simplement le fait que le Sénat joue son rôle. C'est la légitimité du parlement, le sens du parlement. Je crois que ces commissions peuvent être utiles à l'État, elles permettent d'identifier des points de dysfonctionnement, d’amélioration, mais aussi de dire ce qui a bien marché : la coordination des forces de l'ordre et des pompiers par le préfet, le fait que nous avons eu des hommes courageux, ne sachant pas ce qui allait se passer [...]. Avec le sang froid de tout le monde, ils ont réussi à éviter le drame absolu".

"La commission d'enquête n'a pas à être agressive ou quoi que ce soit", insiste la sénatrice. "Nous faisons notre travail. C'est ce qu'on attend d'un parlement d'une démocratie du 21e siècle", martèle-t-elle. Et de conclure : "C'est une façon d'objectiver une situation, et d'apporter une réponse qui soit claire" aux questions des habitants.