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Louis de Raguenel, Anne Le Gall, édité par Mathilde Durand , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron doit prendre la parole dès la semaine prochaine pour annoncer les étapes de "l'allégement" des mesures sanitaires, en vigueur pour lutter contre le Covid-19, le gouvernement travaille à plusieurs pistes. Les dates du 1er décembre, pour la réouverture de certains commerces et du 20 décembre, pour la fin des attestations, sont évoquées, ainsi qu'une modification de la politique d'isolement des cas positifs. 
INFO EUROPE 1

Si la pression s'allège légèrement sur les hôpitaux - 4.775 patients atteints du Covid-19 sont en réanimation dont 357 nouvelles admissions en 24 heures, soit 79 de moins que la veille - la France est encore "loin du déconfinement", a prévenu mercredi le gouvernement, qui préfère envisager un "allégement" des mesures de restriction sanitaire. Alors qu'Emmanuel Macron devrait prendre la parole la semaine prochaine, deux dates clés sont à l'étude par l'exécutif, sous réserve d'une évolution positive de la situation sanitaire : le 1er décembre et le 20 décembre. 

Un calendrier à l'étude

Le 1er décembre, le gouvernement envisage une réouverture des commerces "non-essentiels" et la reprise des offices religieux. A ce stade, selon les informations d'Europe 1, les cours d'auto-écoles pourraient également reprendre, comme les activités des salons de coiffure et d'esthétique, les visites d'appartement et les cours à domicile.

Autre date évoquée dans le plan du gouvernement, le 20 décembre. Ce dimanche devrait marquer la fin des attestations. Là encore, ce n'est pas un déconfinement, mais un allégement qui devrait permettre d'aller fêter Noël en famille, au-delà du kilomètre réglementaire, assure l'exécutif. On devrait donc pouvoir se déplacer, se retrouver, mais pas n'importe comment. Actuellement, les réunions privés à plus de six sont déconseillées, mais la jauge pourrait augmenter à une dizaine de personnes pour les fêtes de fin d'années. A ce stade, c'est l'hypothèse qui est la plus souvent évoquée en coulisse.

Deux pistes sous conditions d'une amélioration de la situation sanitaire, priorité du président de la République. Mais Emmanuel Macron est également obsédé par l'acceptation social. Son objectif : éviter à tous prix les troubles sociaux. Une note confidentielle des services de police datée du 17 novembre, qu'Europe 1 a pu consulter, a mis en garde le chef de l'Etat contre la lassitude et les réticences des Français. Elle évoque également de possibles attaques contre les entrepôts de e-commerce.

Tester...

Si le gouvernement ne veut pas entendre parler de "déconfinement", c'est qu'il craint une troisième vague avec les réunions de famille et les sorties liées aux fêtes de fin d'année. Il existe également le risque supplémentaire lié à la météo : le froid sera propice à la propagation du virus au moins jusqu'en mars. Pour garder l'épidémie sous contrôle avant un éventuel vaccin, l'exécutif veut renforcer sa politique de test et d'isolement des cas positifs.

Près de 250.000 tests antigéniques ont déjà été réalisés depuis fin octobre. Avec une réponse donnée en 15 minutes, ils permettent de casser plus rapidement les chaines de contamination. Désormais, ces tests sont pris en compte par les statistiques officielles. Par ailleurs, médecins et pharmaciens sont incités à remonter les résultats au plus vite dans le fichier central, faute de quoi ils ne seront pas remboursés. Le ministère de la Santé compte aussi sur dépistages massifs dans les établissements scolaires, dans les entreprises et peut-être aussi dans les villes entières.

...et isoler

Quant à l'isolement, jusqu'ici le point faible du dispositif, le gouvernement travaille désormais sur l'hypothèse de l'accompagnement des cas positifs à domicile plutôt que la sanction, contrôle puis amende, pour ceux qui ne respectent pas la règle. Une hypothèse qui a été sur la table.

Cette mission d'accompagnement pourrait revenir aux équipes de l'Assurance maladie. Aujourd'hui, 11.000 personnes assurent déjà le traçage des cas contacts, sept jours sur sept. A l'avenir, ces équipes pourraient aussi aider les malades à mieux s'isoler avec appels téléphoniques, conseils, pour que les patients soient rassurés et appliquent les bons gestes barrières y compris quand ils sont nombreux dans le même appartement.