"Bien sûr qu'on va s'améliorer", promet le Premier ministre Édouard Philippe

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Le Premier ministre, Édouard Philippe, explique qu'il n'est pas là pour faire plaisir à tel ou tel et que seule l'efficacité compte. © BERTRAND GUAY / AFP
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A.H. avec AFP
Dans une interview accordée au "Parisien" vendredi, le Premier ministre répond aux critiques d'amateurisme et se focalise sur les chantiers en cours et à venir.

"Seule l'efficacité compte", martèle Édouard Philippe dans les colonnes du Parisien, vendredi matin. Les couacs, les coupes budgétaires, la réforme du travail ou encore STX, le Premier ministre répond aux critiques et s'emploie à faire preuve de pédagogie pour expliquer les orientations gouvernementales.

"Nous n'avons pas à rougir". Il est vrai que l'été a été marqué par quelques turbulences pour la majorité. Entre la polémique sur la baisse des APL et les scènes plus que chaotiques à l'Assemblée pendant l'examen du projet de loi de moralisation de la vie publique, le bel élan du couple exécutif a pris du plomb dans l'aile. Si Édouard Philippe admet à demi-mot qu’il y a eu des approximations ou de erreurs - "les politiques aguerris peuvent eux aussi 'couaquer'" - il estime toutefois faire mieux, bien mieux, que le gouvernement précédent. "Nous n'avons pas à rougir", balaie-t-il.

"Bien sûr qu'on va s'améliorer". Accusés d'amateurisme par une partie de la classe politique, ministres et parlementaires En Marche! conservent toute la confiance du Premier ministre. Hors du sérail politique pour la plupart, "ils ont parfois eu besoin d’un peu de temps pour trouver leurs marques". "On peut toujours s'améliorer. C'est vrai pour le Parlement, pour le gouvernement… et pour moi. (…) Bien sûr qu'on va s'améliorer", promet-t-il. "Mais citez-moi un autre mois de session extraordinaire où autant de textes ont été menés à bien !".

"Muriel Pénicaud a été admirable". Et s'il y a bien une ministre qui a toute la confiance d'Édouard Philippe, c'est Muriel Pénicaud. La ministre du Travail, empêtrée dans l'affaire Business France, a été "admirable" pendant les concertations avec les partenaires sociaux sur la réforme du Code du Travail, estime ainsi le Premier ministre. Muriel Pénicaud est aussi la cible de critiques sur sa plus-value boursière réalisée lorsqu'elle était DRH de Danone. Là encore, Édouard Philippe lui témoigne son soutien. "Il y a sans doute des gens dans ce pays qui sont outrés par le fait que certains gagnent de l'argent, voire beaucoup d'argent. Je ne partage pas ce sentiment, aussi longtemps que c'est légal et qu'on paye des impôts dessus", affirme le Premier ministre.

Ignorer les sondages. Ces dernières semaines compliquées pour l'exécutif ont eu un impact direct dans les sondages. La popularité d'Emmanuel Macron est en forte baisse (-7 points), avec 36% seulement de jugements positifs sur son action, et le chef de l'État se voit désormais devancé par Édouard Philippe (-2 points), selon un sondage YouGov* réalisé pour le HuffPost et CNews, diffusé jeudi. Le Premier ministre préfère ignorer ces mauvais résultats. "Ceux qui ont passé leur temps à regarder les sondages, ou pire, à gouverner au gré des sondages, ont échoué. Je vais essayer de ne pas faire la même erreur", affirme-t-il.

"Pas là pour faire plaisir à tel ou tel". L'objectif pour Édouard Philippe, c'est donc de rester concentrer sur son action et sur les engagements pris par le président de la République. Le projet de réforme du Code du travail sera présenté "le 31 août", annonce-t-il d'ailleurs dans Le Parisien. "Des mesures paraîtront trop audacieuses à certains et pas assez à d'autres, c'est la vie, mais toutes auront fait l'objet d'un dialogue approfondi avec les partenaires sociaux", assure-t-il. À la question, le texte ne fait-il pas la part belle aux revendications patronales ? Édouard Philippe assène : "Je ne suis pas là pour faire plaisir à tel ou tel, je suis là pour mettre en oeuvre les engagements du président de la République et pour faire redémarrer le pays."