"Avant la fin du quinquennat, vous sortirez de chez votre médecin traitant sans ordonnance papier"

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Anaïs Huet , modifié à
Thomas Mesnier, député LREM de Charente et rapporteur du projet de loi santé, a précisé sur Europe 1 sa volonté de moderniser la médecine en dématérialisant les ordonnances.
INTERVIEW

Avec le projet de loi que prépare le gouvernement, le député LREM Thomas Mesnier entend bien dépoussiérer le système de santé. L'urgentiste, passé du côté politique et pressenti pour succéder à Agnès Buzyn si celle-ci devait diriger la liste LREM aux Européennes, a indiqué au micro de Pierre de Vilno, lundi matin sur Europe 1, qu'il voulait "faire entrer notre santé dans le 21ème siècle". Et cela passe notamment, selon lui, par "la prescription dématérialisée, informatisée".

Les avantages du numérique en santé. "Avant la fin du quinquennat, vous sortirez de chez votre médecin traitant sans ordonnance papier", annonce-t-il sur notre antenne. Cette ordonnance numérisée et partagée entre les professionnels de santé aura bien des avantages, assure l'élu charentais. "On peut imaginer que le pharmacien aura déjà préparé votre prescription avant que vous n'arriviez. Et quand vous partez en vacances, et que vous n'avez pas pris assez de médicaments pour la durée du séjour, vous pourrez vous faire dépanner dans la pharmacie du coin", illustre-t-il. "Il y a aussi des médecins qui écrivent à la main, avec les difficultés de lecture pour le pharmacien. Ça permettra de lutter contre tout ça."

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Des médicaments délivrés sans ordonnance. Par ailleurs, le texte de loi en préparation, dont Thomas Mesnier est le rapporteur, vise à ce que les pharmaciens puissent délivrer, sous protocole, des traitements actuellement prescrits sur ordonnance, dans le cadre de pathologies simples et du quotidien. "Le but, c'est d'améliorer l'accès au soin. Dans ma vie d'urgentiste, il n'y a pas si longtemps que ça, je voyais tous les jours des gens venir aux urgences pour des petites maladies du quotidien (angine, conjonctivite, cystite…) qui ne nécessitent absolument pas le plateau technique des urgences", justifie le député. 

"Sur l'angine par exemple, il existe un test très simple pour savoir si elle est bactérienne ou pas, avec un petit coton-tige au fond de la gorge, et le pharmacien peut le faire. Il pourra ensuite, si besoin, prescrire les antibiotiques selon un protocole", qui pourrait être bâti par la Haute Autorité de Santé, explique le médecin. Avant de rassurer les sceptiques : "Il n'est pas du tout question de revoir le rôle des différentes professions. Le médecin traitant doit rester le pilier du parcours de soin. Et il est évident que le pharmacien sera obligé de transmettre les informations au médecin du patient."