Au meeting de Nicolas Sarkozy au Zenith dimanche soir, des militants galvanisés. 1:11
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Aurélie Herbemont avec M.Du
Au meeting de Nicolas Sarkozy dimanche soir au Zénith, ses partisans ont applaudi ses propositions en matière d'immigration et fustigé, une fois de plus, le rival numéro un de leur champion. 

Une démonstration de force pour tenter de reprendre la main. C'est à quoi s'est attelé dimanche soir au Zénith Nicolas Sarkozy, en difficulté dans les sondages à six semaines du premier tour de la primaire de la droite. Mais pour ses partisans, pas de doute : leur champion gagnera la primaire. Et face à Alain Juppé, donné systématiquement vainqueur, les propositions chocs du candidat Sarkozy devraient faire la différence, selon les militants. 

"Ils peuvent venir avec trois-quatre femmes". Parmi les nouvelles idées de l'ancien président de la République, annoncées vendredi : organiser deux référendums le jour du second tour des élections législatives le 18 juin, l'un sur "la suspension de l'automaticité du regroupement familial", l'autre sur l'internement administratif des fichés S "les plus dangereux". La première proposition fait notamment mouche auprès des militants. "Ça devient fou, ils peuvent venir avec trois-quatre femmes et puis quarante enfants aussi", confie ainsi une femme. "C'est quelque chose qui a partiellement échoué puisque maintenant on tombe dans le communautarisme et finalement les gens vivent trop d'assistanat", renchérit son voisin, avant qu'une autre ajoute :"on les accueille, ils ne repartent jamais et leurs familles peuvent venir, ça je suis contre". 

"Une fraude à la conviction". Pour l'un de ses lieutenants, Nicolas Sarkozy est le dernier rempart face au Front national. Et selon de nombreux sarkozystes, Alain Juppé apparaît beaucoup trop modéré. Ces derniers craignent une seule chose : une primaire trop ouverte qui verrait des sympathisants de gauche venir voter contre leur champion. De quoi révolter l'un des militants présent dans la salle : "Alain Juppé appelle les électeurs de gauche à venir voter chez nous, ça s'appelle une fraude à la conviction. C'est comme si celui qui veut être président à la République française, il se dit : 'tiens, j'appelle les Chinois, les Allemands pour venir voter'", ajoute-t-il. 

"Voter Juppé ? Jamais". Se faire voler la victoire par la gauche révulse une grande partie des sarkozystes pour qui le ralliement à Alain Juppé, s'il gagnait, s'annonce très compliqué. "Voter pour Alain Juppé ? Jamais", assène ainsi une militante. "Pour la première fois de ma vie - j'ai 86 ans - je ne voterais pas. Il continuera la politique de Hollande, c'est tout". A ses côtés, son mari opine du chef et prévient : "ce qui va se passer, c'est que le parti des Républicains va exploser". Un long travail de réconciliation s'annonce, quel que soit le vainqueur après la primaire.