Après l'affaire Benalla, comment l'Élysée va-t-il être réorganisé ?

Emmanuel Macron veut revoir le fonctionnement global de l'Élysée.
Emmanuel Macron veut revoir le fonctionnement global de l'Élysée. © GERARD JULIEN / AFP
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T.LM. , modifié à
Quelques semaines après les révélations sur les agissements de l'ancien chargé de mission de l'Élysée, le Château pourrait connaître plusieurs changements notables dans son fonctionnement.

Un palais quelque peu fragilisé. Voilà l'impression donnée par l'Élysée lors de l'affaire Benalla, entre communication au mieux imprécise, mauvaise gestion de la majorité et flou sur la riposte face aux événements. Sans compter les dysfonctionnements de fond mis en lumière par le rôle trouble joué par Alexandre Benalla auprès d'Emmanuel Macron, depuis son élection en mai 2017. Autant de signaux qui poussent le chef de l'État à envisager une reprise en main de la présidence de plusieurs manières, rapporte lundi Le Parisien.

La communication remaniée

Entre le porte-parole de la présidence, Bruno Roger-Petit, et la conseillère presse et communication de l'Élysée, Sibeth Ndiaye, la lisibilité est assez limitée dans la communication présidentielle. Il s'agit donc de clarifier les mots et les gestes du Château pour éviter de nouveaux couacs, comme ce fut le cas pour la prise de parole de "BRP" au lendemain des premières révélations du Monde sur le 1er-Mai. Un directeur ou une directrice de la communication pourrait "reprendre en main le récit", observe un proche du chef de l'État auprès du Parisien.

Un directeur des services bientôt intronisé

Le besoin d'une direction forte se fait aussi sentir au cœur de la machine élyséenne. Car Alexandre Benalla a semble-t-il échappé au radar du directeur de cabinet de l'Élysée, Patrick Strzoda, comme à celui du secrétaire général du palais et proche d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler. Le quotidien présentait la décision comme "actée", l'entourage du président l'a confirmé auprès de l'AFP dans l'après-midi : un directeur général des services prendra bientôt ses fonctions au 55, rue du Faubourg Saint-Honoré. La présidence "envisage de nommer un directeur général des services, chargé de coordonner tous les services", indique l'Élysée. 

Une fusion pour la sécurité de Macron

Pointée du doigt dès les premières révélations sur l'affaire Benalla, l'organisation de la sécurité du chef de l'État va évoluer dans les prochains mois, sous l'impulsion d'Alexis Kohler. Une fusion du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR) et du commandement militaire de l'Élysée est fortement pressentie. La première entité s'occupe actuellement de la protection du chef de l'État, tandis que la deuxième structure concerne le palais dans son ensemble.

Vers un remaniement dans les prochains mois ?

Les conséquences de l'affaire Benalla pourraient aussi être politiques avec un remaniement de faible ampleur à venir, dans les prochains mois. Selon Le Parisien, Gérard Collomb est fragilisé à l'Intérieur et une clarification des tâches interviendrait au ministère de la Cohésion des territoires, aujourd'hui occupé par le ministre Jacques Mézard et le secrétaire d'État Julien Denormandie. Reste à savoir quand aura lieu ce remaniement, initialement prévu pour fin août selon plusieurs médias mais probablement repoussé à l'automne.