Après la fusillade aux Champs-Elysées, à quoi va ressembler le dernier jour de la campagne ?

François Fillon Marine Le Pen
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François Fillon et Marine Le Pen ont annulé leur déplacement vendredi. Une position qui ne fait pas l’unanimité chez les candidats.

"Dans le contexte que nous vivons, il n'y a pas lieu de poursuivre une campagne électorale". François Fillon a demandé jeudi soir une suspension immédiate de la campagne, après la fusillade qui a éclaté vers 21h le soir même sur les Champs-Elysées. L’ensemble des candidats doit normalement observer une "période de réserve" à partir de vendredi minuit. Mais le candidat de la droite en appelle tous les candidats à lever le frein 24 heures plus tôt, après qu'un policier a été tué jeudi soir à Paris. Deux autres ont été blessés, après une attaque revendiquée par l’Etat islamique, dont l'auteur a été abattu (plus de détails dans notre article ici).

Fillon et Le Pen annulent leurs déplacements… "Il n'y a pas lieu de poursuivre ce soir et demain la campagne électorale" car "nous devons d'abord manifester notre solidarité" avec les policiers et "avec une population française qui est à juste titre de plus en plus inquiète devant la multiplication des actes terroristes", s’est expliqué l’ancien Premier ministre, lors de l’émission politique sur France 2, dernier round télévisé avant le premier tour. 

En réaction, François Fillon a donc décidé d’annuler son déplacement prévu vendredi à Chamonix. "J'aurai l'occasion de m'exprimer dans la journée" de vendredi, a ajouté François Fillon, expliquant que "la lutte contre le terrorisme doit être la priorité absolue du prochain président de la République".

Marine Le Pen a, elle aussi, décidé d’annuler son dernier déplacement de campagne. Elle devait se rendre dans un refuge pour animaux à Montceau-les-Mines, en Saône-et-Loire. Elle fera une déclaration à son QG de campagne vendredi à 10h, a ensuite annoncé son équipe dans un communiqué. Jeudi soir sur le plateau de France 2, la candidate du Front national a indiqué vouloir mettre en place "un plan d'attaque" contre "ce terrorisme islamiste".

... Emmanuel Macron aussi ...  Après l'émission, Emmanuel Macron a annoncé par communiqué qu'il annulait ses déplacements prévus à Rouen et Arras. "Compte tenu de la situation et de la nécessaire mobilisation des forces de l'ordre pour assurer la sécurité de nos concitoyens, j'ai décidé d'annuler les rassemblements publics de ma dernière journée de campagne, à Rouen et Arras (...) Je m'exprimerai devant les Français ce vendredi à midi".

… Les autres refusent "d’interrompre le processus de notre démocratie". Jean-Luc Mélenchon, lui, s'est montré plus ferme : il n’entend pas bousculer sa fin de campagne. Pour le candidat de la France insoumise, "les criminels ne seront jamais impunis dans ce pays et leurs complices ne seront jamais oubliés". Mais il ne faut "pas interrompre le processus de notre démocratie de manière à bien démontrer que les violents n'auront pas le dernier mot contre les républicains", a-t-il poursuivi sur France 2. Le candidat de la France insoumise fera une allocation à 15h en direct de Facebook et participera à un "apéro insoumis" à 19h, en présence notamment de Pablo Iglesias, leader du parti espagnol Podemos.

Quant à Benoît Hamon, il a annulé sa rencontre avec des apprentis fixée vendredi à Evry mais a maintenu son discours à Carmaux, terre de Jean Jaurès. "Ce serait une grave erreur de tomber dans la peur et de mettre entre parenthèses le débat démocratique", a lancé le candidat socialiste, qui doit prononcer un discours à Carmaux, dans le Tarn, à 17h. "Je veux de nouveau exprimer ma solidarité aux forces de l'ordre mais je pense que, dans ce contexte où les terroristes veulent empêcher la démocratie de s'exprimer, la figure de Jean Jaurès (député de la circonscription de Carmaux, NDLR) qui a toujours été un combattant pour la République est un symbole à l'ombre duquel s'abriter", a-t-il précisé. Et de conclure : "Simplement, le ton de la campagne doit changer de nature, ce sera plus sobre et plus solennel. Rien ne serait pire que de baisser la tête face à la menace".

De même, Nicolas Dupont-Aignan se rendra en Seine-Saint-Denis puis dans l'Essonne comme prévu. Et Philippe Poutou tiendra bien son meeting à Annecy.