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M.S. , modifié à
Le député centriste du Tarn Philippe Folliot a évoqué la crise la crise agricole, alors que démarre le Salon de l'agriculture.
INTERVIEW

Pour le député du Tarn Philippe Folliot (UDI), les sifflets qui ont accueilli François Hollande à son arrivée au Salon de l'agriculture samedi matin ne sont "que l’écume d’un malaise très profond". "Il y a une double crise structurelle et conjoncturelle, qui est très mal ressentie par les agriculteurs en général et par les éleveurs en particulier", explique-t-il samedi dans la Matinale d'Europe 1.

"C’est une façon de montrer au président de la République qu’il y a une situation d’urgence et que cette situation d’urgence n’a pas été prise en compte par le ministère de l’Agriculture." Il fait partie des 51 députés qui ont publié en janvier 2015 une tribune pour la défense de la ruralité dans le FigaroVox.

L'UE "aux abonnés absents". Selon lui, "l’Europe est aux abonnés absents, c’est clair, mais aussi parce que la France et la voix de la France ne pèsent pas comme elles devraient peser". Pour l'élu, l'Union européenne (UE) s'est créée avec l'Allemagne comme puissance industrielle et la France comme puissance agricole. "Mais aujourd'hui, l'Allemagne est devenue la première puissance agricole européenne." Le rôle de l'UE est fréquemment souligné dans la crise agricole, avec notamment la fin des quotas régulant la production de lait en avril 2015.

L'augmentation de la population, un défi. "Il me paraît particulièrement important et essentiel de dire : 'On va changer de modèle'", insiste-t-il en rappelant la population mondiale devrait s'élever à neuf milliards d'habitants en 2050. Il estime qu'il est triste de "sacrifier l'agriculture quand on sait qu'on va en avoir besoin" pour nourrir la population. "Nous savons que nous ne pourrons pas augmenter d’un tiers les superficies agricoles, nous savons que nous ne pourrons pas augmenter d’un tiers les rendements, et dans ce cadre-là, il est essentiel que nous puissions sauver ce qui peut l’être."

Philippe Folliot s'en est également pris à la grande distribution, qui "étrangle les agriculteurs". "Il y a un déséquilibre flagrant", s'indigne-t-il. "Le modèle agricole doit être basé sur une juste rémunération." Les marges réalisées par les grandes surfaces sont souvent pointées par les agriculteurs.