À l'Assemblée nationale, les sodas ont remplacé l'alcool à la buvette

Les nouveaux députés sont moins friands de vins que leurs prédécesseurs.
Les nouveaux députés sont moins friands de vins que leurs prédécesseurs. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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William Galibert, avec T.LM.
La consommation d'alcool a été divisée par deux depuis les dernières législatives à la buvette de l'Assemblée nationale. Un symbole du renouvellement politique.

La start-up nation jusqu'au verre. Avec le renouvellement de l'Assemblée nationale et l'arrivée massive de jeunes députés macronistes à l'Assemblée nationale, les sodas sont devenus le carburant favori des nouveaux parlementaires pour tenir lors de longues séances nocturnes, à l'image de nombreuses entreprises du tertiaires. Conséquence logique : les vins n'ont plus vraiment la cote au Palais Bourbon alors qu'il y a eu pénurie de Coca-Cola, avec ou sans sucre.

"Terroirs". "C'est dommage. Ils vont peut-être découvrir les terroirs de France", espère Philippe Vigier, député UDI et habitué de l'Assemblée depuis 2007. La palme de ces bons vins méconnus revient selon les connaisseurs à un Haut-Marbuzet, un bordeaux bien rond en bouche avec très bon rapport qualité-prix pour cette buvette aux airs de brasserie chic.

Vente de 5.000 bouteilles. "Sociologiquement, il y a une différence importante entre l’Assemblée actuelle et la précédente. Cela se voit dans beaucoup d’endroits. Les députés boivent moins mais fument plus qu’avant", confirme au Lab d'Europe 1 Thierry Solère, questeur de l'Assemblée qui a mis en vente près de 5.000 bouteilles pour un peu moins de 80.000 euros.

"Un endroit où on se rabiboche". Des députés moins portés sur le vin, et une Assemblée qui fonctionne mieux ? "C'est aussi un endroit où on se rabiboche, la boisson est un prétexte à s'asseoir autour de la table, à échanger. C'est la vie, heureusement qu'on reste suffisamment latins pour prendre le temps de se retrouver autour d'un verre, au-delà des sensibilités politiques", vante au contraire le député LR Philippe Gosselin. L'époque où un élu amateur de Chablis et de digestifs titubait et s'accrochait aux sièges pour rejoindre sa place est en tout cas bien révolue.