À Compiègne, Fillon déploie sa nouvelle stratégie pour reprendre la main

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© FRANCOIS NASCIMBENI / AFP
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Aurélie Herbemont, édité par R.Da.
Le candidat de la droite, visé par une enquête, veut faire campagne sur le fond, lançant une nouvelle proposition choc afin de réinvestir le débat d'idées.
REPORTAGE

François Fillon veut faire reparler de lui pour son programme. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle, englué depuis trois semaines dans une affaire d’emplois présumés fictifs, a lancé une nouvelle proposition dans l’espoir de reprendre la main sur le débat. Totalement silencieux depuis les incidents en Seine-Saint-Denis le week-end dernier, le Sarthois a proposé mercredi d’abaisser à 16 ans la majorité pénale.

Une mesure sarkozyste. "Ouvrons les yeux, si les nouveaux délinquants mineures se conduisent comme des adultes délinquants, alors il convient de les considérer comme tels, en supprimant l’excuse de minorité et en abaissant la mesure pénale à 16 ans", a-t-il lancé mercredi soir, en marge d’un déplacement à Compiègne, sous les applaudissements de ses soutiens. Une mesure directement empruntée au programme de Nicolas Sarkozy, avec lequel François Fillon avait déjeuné un peu plus tôt dans la journée.

Les sujets régaliens. Cliver pour montrer qu’il est le seul candidat possible pour un électeur de droit, c’est la nouvelle stratégie de François Fillon. Et pour cela, rien  de tel que des sujets régaliens comme la sécurité ou l’immigration. L’ancien Premier ministre affiche sa fermeté et fait de la lutte contre le terrorisme un axe central pour se démarquer d’Emmanuel Macron. "Sur ce sujet capital, avez-vous une seule fois entendu monsieur Macron expliquer sa stratégie ? Faut-il rappeler que le président de la République est le chef des armées ? Nous devons être intransigeants face à l’islamisme radical", a-t-il encore martelé.

François Fillon espère redevenir audible dans cette campagne. Un de ses soutiens, pourtant, ne cache pas son inquiétude : "On mettra des semaines et des semaines à reconquérir son électorat".