Voynet : "C’est à Copenhague qu’il faudra prouver"

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L’ancienne ministre de l’Environnement adresse un bon point à Nicolas Sarkozy pour ses efforts, mais rappelle que tout reste à faire.

Dominique Voynet voit d’un bon œil les récents efforts produits dans le monde à l’approche du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique (8-17 décembre). "Le fait que le président Sarkozy, avec les Etats-Unis, avec la Chine, avec le Brésil, ait pris conscience de l’imminence de la menace et de la gravité qu’aurait sur l’opinion internationale un échec est plutôt de bonne augure", a déclaré vendredi sur Europe 1 l’ancienne ministre de l’Environnement. Elle tempère toutefois aussitôt : "C’est bien, le réveil a eu lieu, mais c’est à Copenhague qu’il faudra prouver."

La chine et les Etats-Unis ont pour la première fois donné jeudi des objectifs chiffrés pour leurs réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Pour Washington, 17% de réduction des émissions de gaz à effet de serre américaines d'ici à 2020 par rapport à 2005, puis de 30% d'ici à 2025 et 42% d'ici à 2030. Pour Pékin, 40 à 45% d'ici 2020 par rapport à 2005. "Pour ceux qui mesurent le risque d’échec et d’enlisement qui existait il y a quelques semaines encore, c’est un vrai soulagement", a estimé Dominique Voynet. "Même si l’engagement des Etats-Unis reste bien en deçà de ce que l’on pourrait attendre."

La sénatrice-maire de Montreuil a toutefois jugé que Copenhague n’accoucherait sans doute pas d’un "traité bien bordé dans les moindres détails". En revanche, "des engagements assez robustes, asses solides pour que les négociateurs se séparent en sachant exactement ce qu’il reste à faire pour avoir un traité écrit, sans doute."

Ecoutez l’intégralité de l’interview de Dominique Voynet sur Europe 1 :

Dominique Voynet est également revenu sur le succès d’Europe Ecologie aux dernières élections européennes. Le mérite en revient pour elle pour grande partie à Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts. "Cécile a dépensé beaucoup d’énergie et réussi à faire comprendre aux Verts qu’il n’y avait pas de solution dans la défense d’un dogme étroit. Elle a su ouvrir les portes et les fenêtres et su faire revenir vers l’écologie politique des militants de réseau associatif ou déçus par leur propre famille politique. Je souhaite qu’elle réussisse et l’encourage de toutes mes forces."

"J’espère qu’aux régionales on pourra franchir une nouvelle étape, attirer à nous de façon plus durable des personnes qui se sont intéressé à nous à l’occasion de la campagne pour les européennes", a-t-elle poursuivi, avant d’évoquer d’éventuelles alliances avec le MoDem. "C’est autour de l’écologie politique que les choses se font et pas au sein du MoDem. François Bayrou n’est pas un sujet pour nous", a-t-elle asséné.