Visite éclair de Ségolène Royal en Martinique

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Administrator User , modifié à
La candidate socialiste à l'élection présidentielle a entamé jeudi soir une visite de trois jours et demi en Martinique puis en Guadeloupe. Un déplacement caribéen a priori sans souci sur des terres de gauche où Ségolène Royal a été accueillie chaleureusement par des sympathisantes du PS.

Ségolène Royal a atterri jeudi soir à Fort-de-France pour une visite éclair de 36 heures sur l'"île aux fleurs", où l'élue socialiste a passé neuf ans de sa vie entre 1955 et 1964. A l'aéroport, la candidate à l'Elysée a été accueillie par le président (apparenté PS) du conseil général Claude Lise et une sympathisante socialiste lui a offert un beau bouquet de roses locales. Elle a ensuite dîné avec des élus locaux à dans la commune de Schoelcher. Vendredi matin, elle a d'abord visité son ancienne école primaire où elle avait suivi, enfant, les cours du CP au CM2. Elle a ensuite rencontré le poète de la négritude, Aimé Césaire. Ce dernier en a profité pour déclarer : "La Martinique a changé, la Martinique est inquiète. Nous sommes dans un monde nouveau et nous pensons qu'il faut une politique nouvelle". "Nous vous faisons confiance pour nous apporter la confiance, et, permettez-moi de le dire, l'espérance", a conclu le vieil homme aux lunettes cerclées d'or. Accompagnée de l'ancien ministre socialiste des DOM-TOM Louis Le Pensec, Ségolène Royal effectue ainsi son troisième long déplacement de candidate après le Liban et la Chine. Passage obligé de tout postulant à l'Elysée, cette visite antillaise de trois jours et demi se décompose en deux étapes égales, en Martinique, puis en Guadeloupe. Le tout à bride abattue. C'est un "déplacement très dense", a-t-elle reconnu, assurant qu'elle trouverait des "moments d'accalmie" pour faire le point sur sa "phase d'écoute", préalable à la présentation de son programme, le 11 février. La méthode suscite des interrogations parmi les "éléphants" socialistes et offre à l'UMP une fenêtre de tir idéale, qui attaque la candidate sur son absence de propositions. Glissement sémantique ou réajustement de campagne en pleines turbulences, l'impétrante présidentielle a évoqué jeudi une phase "d'écoute et de dialogue" à laquelle son co-directeur de campagne, François Rebsamen a rajouté des "propositions". "On lui faisait à tort le reproche d'être uniquement dans une phase d'écoute", a expliqué le numéro deux du Parti socialiste qui fait partie du voyage caribéen. Vendredi soir, lors d'un meeting à La Trinité, elle devrait "replacer un certain nombre de propositions" autour des "valeurs de gauche et de progrès", a assuré François Rebsamen. Elle parlera de logement social, d'éducation, de développement économique ultra-marin mais "n'entend pas faire un grand discours sur l'évolution institutionnelle" des DOM-TOM, a précisé Louis Le Pensec. Officiellement, le rythme de la campagne participative et décentralisée n'a pas changé et ne changera pas mais l'emploi du temps - et le plan média - de la candidate a été considérablement étoffé. Depuis l'investiture de Nicolas Sarkozy, à la mi-janvier, six sondages ont placé le candidat de l'UMP en tête au deuxième tour de l'élection présidentielle. Au premier tour, selon une enquête BVA pour Orange publiée cette semaine, elle perd huit points, quatre dans le dernier baromètre Ipsos pour Le Point. La tournée en Martinique et en Guadeloupe - réservoir traditionnellement à gauche de 630.000 voix - revêt donc une importance électorale non négligeable. Cette visite est bien un "temps de mobilisation en vue de 2007", a souligné François Rebsamen.