"Surchage de travail" et "management par la terreur" : un salarié de France Télécom s'est suicidé le 14 juillet à Marseille, en mettant en cause dans une lettre son travail au sein du groupe. "Je me suicide à cause de mon travail […]. C'est la seule cause", a écrit le salarié, fonctionnaire de 51 ans, qui a mis fin à ses jours à son domicile.
Il évoque encore l'"urgence permanente", l'"absence de formation", la "désorganisation totale de l'entreprise" et le "management par la terreur". "Cela m'a totalement désorganisé et perturbé. Je suis devenu une épave, il vaut mieux en finir", écrit-t-il encore.
La direction de l’entreprise a confirmé le suicide, tout en relativisant sa responsabilité : "les causes d'un suicide sont toujours multiples", écrit France Télécom. "Quelques jours avant le drame, [les] collègues [du salarié] et ses responsables avaient remarqué des signes de dépression. Il avait été pris en charge par les managers, ses collègues et les partenaires sociaux".
"France Télécom a pris ça au sérieux, en tentant de diminuer sa charge de travail", a confirmé Denis Capdevielle, délégué CGT au Comité Hygiène sécurité et condition de travail (CHSCT) de l'unité où il travaillait. "Mais le malaise devait être profond", a-t-il ajouté. Un "dispositif d'écoute" a été mis en place pour les collègues du salarié.
Selon Patrick Ackermann, du syndicat Sud-PTT, depuis février 2008, 18 suicides et 10 tentatives de suicides ont eu lieu à France Télécom, qui emploie 102.254 salariés, dont 70% de fonctionnaires. L'Observatoire du stress et des mobilités forcées à France Télécom, organisme créé par la CFE-CGC et Sud-PTT, s’interroge dans un communiqué : "Qui osera dire maintenant que cette trop longue liste noire n'est pas le résultat d'une situation dramatique dans l'entreprise ?".