Un ministre pour l’outre-mer

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Marie-Luce Penchard, qui n’était jusqu’alors que secrétaire d’Etat, a été promue vendredi par Nicolas Sarkozy.

Neuf mois après la grave crise qui a secoué les départements et territoires d’Outre-mer, le premier conseil interministériel sur le sujet s’est tenu vendredi à l’Elysée, sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Pour signifier la mobilisation du gouvernement, la quasi-totalité des ministres avaient fait le déplacement. Au premier rang d'entre eux, Marie-Luce Penchard, jusque là secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. Décision symbolique : elle s’est vue promue au rang de ministre à part entière.

Avoir un ministre équivaut à un "niveau de reconnaissance conforme aux défis qui sont ceux de l’outre-mer aujourd’hui", a affirmé le président pour expliquer cette promotion. "C'est une évolution institutionnelle souhaitable mais c’est aussi la reconnaissance personnelle de l'excellent travail de Marie-Luce aux côtés de Brice Hortefeux, avec qui elle forme un tandem efficace", a insisté Nicolas Sarkozy.

Sur le plan institutionnel, Nicolas Sarkozy a confirmé qu’une consultation se tiendrait en Martinique et en Guyane en janvier 2010. Mais "la question qui sera posée est bien celle du juste degré d’autonomie dans la République et non celle de l’indépendance", a prévenu le chef de l’Etat.

Pour lutter contre la vie chère, Nicolas Sarkozy a annoncé le regroupement de tous les services de l’Etat (douanes, répression des fraudes, inspection du travail, etc) dans le but de lutter contre les monopoles et de recréer de la concurrence. Pour que le "tourisme soit un secteur porteur", il a aussi déclaré un moratoire "sur les dettes sociales et patronales" des hôteliers pendant un an. Tout en exigeant de cette profession qu’elle entame une profonde mutation.

Nicolas Sarkozy a aussi annoncé qu'il allait saisir dans les jours qui viennent les partenaires sociaux nationaux d'une demande de reconnaissance de certains syndicats locaux. "C'est quand même extraordinaire que les organisations majoritaires localement ne puissent pas négocier des accords parce qu'elles sont considérées comme non-représentatives", a déclaré le chef de l'Etat.

Au total, Nicolas Sarkozy a dévoilé un catalogue de 137 mesures, applicables sur plusieurs années et dont le coût total n'a pas été chiffré. "Mon engagement pour l’outre-mer est constant, régulier. Il est fondé sur un rapport d’égal à égal, un rapport de maturité, un rapport de confiance mutuel", a insisté Nicolas Sarkozy.