UMP : le cadeau empoisonné de Sarkozy à Fillon et Juppé

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Caroline Roux et Louis Hausalter , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Le nouveau président de l'UMP veut constituer un conseil des anciens Premiers ministres. Une proposition qui ne suscite pas tellement l'enthousiasme chez ses deux adversaires.

Europe 1 l'avait révélé la semaine dernière : Nicolas Sarkozy veut créer un comité des anciens Premiers ministres à l'UMP. Le nouveau président du parti l'a confirmé dimanche sur TF1. Nicolas Sarkozy peut d'ores et déjà compter sur Dominique de Villepin, qui a accepté la proposition, et Edouard Balladur. Il devrait en parler lundi avec Jean-Pierre Raffarin. En revanche, Alain Juppé et François Fillon, prétendants à la candidature présidentielle, sont loin d'être partants.

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Le camp Juppé agacé. Les deux ex-locataires de Matignon ont évoqué le sujet lors d’un rendez-vous en tête-à-tête, la semaine dernière. Ils sont tombés d’accord pour refuser la proposition. Dimanche soir, un proche d’Alain Juppé se montrait agacé d’entendre Nicolas Sarkozy évoquer cette nouvelle structure au journal de 20 heures, alors même que le maire de Bordeaux n’avait pas été informé directement par le nouveau président de l'UMP. L'entourage d'Alain Juppé souligne que les anciens Premiers ministres sont déjà membres d'une instance du parti, le bureau politique.

François Fillon non plus n'est pas emballé. "Il se réserve pour le comité des anciens présidents", ironise l'un de ses proches. Et même Jean-Pierre Raffarin n'a pas l'air de vouloir signer. "Le bureau politique, rien que le bureau politique", insistait son entourage lundi matin.

Chez Sarkozy, on insiste sur le "rassemblement". Les proches de Nicolas Sarkozy, eux se drapent dans la volonté de rassemblement. "Je ne vois pas comment Alain Juppé ou François Fillon, qui a été Premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant cinq ans, pourraient refuser d’œuvrer au redressement de toute la famille", insiste malicieusement l'un d'entre eux. La ficelle est un peu grosse. Mais peu importe leur enthousiasme, l’idée est bel et bien de les contraindre à accepter ce cadeau quelque peu empoisonné.

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