UIMM : des syndicats perquisitionnés à leur tour

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FO, la CFDT, la CGC et la CFTC sont soupçonnés d'avoir bénéficié des largesses du patronat de la métallurgie.

Entre 2000 et 2007, plus de 16 millions d'euros ont été retirés des caisses de l’UIMM, l'Union des industries et métiers de la métallurgie. Depuis 2008, les enquêteurs tentent de déterminer qui a profité de ces sommes, pour quel montant exact et pour quelles raisons. Dans leur ligne de mire : les syndicats.
En octobre dernier déjà, les enquêteurs avaient perquisitionné les locaux de l’Unef, la Fage, l’Uni et PDE, des syndicats étudiants.

Mercredi, ce sont les sièges parisiens des fédérations de la métallurgie de FO, de la CFDT, de la CGC et de la CFTC qui ont été perquisitionnés par la brigade financière. Leurs dirigeants actuels ont toutefois affiché leur sérénité. "Allons au bout ! La vérité doit être dite sur cette affaire", s’est exclamé Jacques Voisin, le président de la CFTC. "D'une certaine manière, on s'en réjouit. Cela permet que l'enquête continue et de montrer que nous n'avons rien à nous reprocher", a renchéri le secrétaire général des métallos CFDT, Dominique Gillier.

Dans cette affaire complexe, l'ancien président de l'UIMM, Denis Gautier-Sauvagnac, et une dizaine d’autres cadres-dirigeants, ont été mis en examen pour "abus de confiance". Mais si Denis Gautier-Sauvagnac a expliqué avoir versé de l’argent aux syndicats pour "fluidifier les relations sociales", il refuse toutefois de nommer les bénéficiaires de l’argent retiré des caisses de l’UIMM.

Les syndicats, de leur côté, maintiennent qu’ils n’ont rien touché, même si les enquêteurs ont trouvé des traces de certains versements. "Si la justice doit faire son travail, elle doit le faire mais on l'aborde tranquille car on sait que l'enquête ne donnera rien", a encore insisté mercredi le secrétaire national Gabriel Bonnand. FO a mis en garde de son côté contre un risque "d’acharnement" qui remettrait en cause "l’indépendance et la liberté syndicale".

Depuis que cette affaire a éclaté, l’UIMM a décidé de clarifier ses comptes et a promis des affectations officielles et des factures à l'avenir pour cet argent.