Thibault exige un nouveau sommet social

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Le secrétaire de la CGT a regretté mardi qu’il n’y ait pas eu "d’inflexion" du gouvernement.

Au lendemain de la défaite de la majorité aux régionales, Nicolas Sarkozy a décidé de modifier légèrement l’équipe gouvernementale. "Le remaniement est une affaire de microcosme politique qui n’intéresse pas grand monde sauf les principaux intéressés", a rétorqué mardi sur Europe 1 Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT.

Alors que débute une journée de mobilisation, le syndicaliste en a appelé directement à Nicolas Sarkozy. Il a exigé l’organisation "très rapidement" d’un nouveau sommet réunissant les partenaires sociaux à l’Elysée "pour faire le point de la situation en matière d'emploi, d'orientation économique et sociale, en matière de pouvoir d'achat pour prendre des décisions concrètes d'application rapide". Depuis le dernier rendez-vous du 15 février, il n’y a pas eu "d’inflexion", a-t-il estimé.

"L’année dernière, on est allé jusqu’à trois millions de manifestants et on s’est entendu dire ‘ce n’est quand même pas la révolution dans le pays, les syndicats sont raisonnables’. On a minimisé ce qui s’est passé", a insisté Bernard Thibault. "Les fermetures d’entreprises, c’est chaque semaine", y compris pendant la campagne des régionales, a-t-il rappelé. Or, "j’entends dire depuis dimanche soir : ‘on va garder le cap’. C’est donc une non-écoute, ce qui pose un problème fondamental", a regretté le chef de file de la CGT.

La réforme "compliquée" des retraites

Bernard Thibault a affirmé que cette journée de mobilisation ne constituait pas un "test" pour les syndicats mais il a d’ores et déjà prévenu que c’était là un premier rendez-vous pour les salariés alors que va être lancée la réflexion autour de la réforme des retraites. "Une réforme qui va être très compliquée", a-t-il averti.

C’est la tâche à laquelle va s’atteler Eric Woerth, qui s'est vu confier lundi le portefeuille du Travail. Bernard Thibault s’est interrogé sur la "réputation" de rigueur de l’ancien ministre du Budget. "Ma conviction c’est qu’on ne pourra pas imposer une réforme des retraites sur des critères exclusivement comptables et financiers. On est sur un choix de société", a-t-il mis en garde.

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