Téléchargement illégal : Albanel huée par l’opposition à l’Assemblée

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Trois semaines après son rejet, l'examen du texte contre le téléchargement illégal a repris mercredi à l'Assemblée où les députés de gauche ont hué l'intervention de la ministre de la Culture Christine Albanel.

"Internet n'est pas une zone de non-droit", a lancé mercredi Christine Albanel à l’Assemblée, pour défendre le projet de loi Hadopi qui prévoit la suspension de l'accès internet après des mises en garde en cas de téléchargement illégal. "Je ne comprends pas pourquoi ceux qui implorent l'Etat de réguler la finance, l'économie et le social, se métamorphosent, dans l'univers enchanté du numérique, en partisans du laisser-faire le plus débridé", a-t-elle lancé à l'intention des bancs de gauche.

"C'est scandaleux", "minable", ont répondus des élus de gauche, obligeant la ministre à marquer un temps d'arrêt. "Les artistes et les créateurs sont massivement avec nous", a-t-elle ajouté. Dans les tribunes des artistes favorables au texte suivaient en effet les débats, comme Nadine Trintignant, le cinéaste Alain Corneau ou le chanteur Vincent Delerm.

Face aux bruyantes protestations de l'opposition, le patron des députés UMP Jean-François Copé a lancé: "le spectacle donné par l'opposition aujourd'hui est absolument scandaleux. Ce texte, c'est d'abord pour trouver une réponse à une situation folle dans laquelle des artistes, des créateurs, des interprètes travaillent sans être payés".
"Politiquement mort", "dépassé", "condamné à court terme par l'évolution de la législation européenne": Patrick Bloche, député PS est de nouveau parti sabre au clair contre le texte. Il s'est aussi demandé si l'épouse du chef de l'Etat, la chanteuse Carla Bruni, "avait confirmé ses déclarations selon lesquelles +en tant qu'artiste, (elle) a plaisir à être copiée, piratée... (car) c'est qu'on intéresse les gens".

Le 9 avril, le texte avait été rejeté par 21 députés contre 15. Le gouvernement et la majorité avaient accusé l'opposition d'avoir fait entrer des députés PS dans l'hémicycle par surprise juste au moment du vote. Mercredi, quelque 150 députés étaient présents. Le projet de loi doit faire l'objet d'un vote solennel le 5 mai mais les débats pourraient durer au-delà.