Taxe sodas : bataille en vue à l'Assemblée

Les sodas seront-ils taxés ? Le light et les "energy drink" aussi ? Les députés tranchent dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les sodas seront-ils taxés ? Le light et les "energy drink" aussi ? Les députés tranchent dans la nuit de jeudi à vendredi.
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avec agences , modifié à
Elle sera débattue vendredi à l'Assemblée et pourrait être élargie aux boissons "light".

La taxe sur les sodas, devenue l’emblème du plan d’austérité et qualifiée par l’opposition de "recette de poche", sera finalement examinée vendredi par les députés, dans le cadre du débat sur le budget 2012. Si la taxe devrait bel et bien être adoptée, de nombreux détails restent à régler.

Taxer pour cause de santé publique

Lorsque la mesure a été dévoilée, François Fillon a invoqué la lutte contre l'obésité pour la justifier et voulait l’inclure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Mais la taxe a ensuite été revue à la hausse, les députés voulant l’élargir aux boissons contenant des édulcorants, comme l'aspartame. Elle devrait alors rapporter 250 millions d'euros, contre 120 millions prévus initialement.

De nombreuses questions en suspens

Les discussions s’annoncent intenses, tant les détails à régler sont nombreux. Une majorité des députés veulent aussi taxer les sodas light, le gouvernement est contre. Certains veulent même inclure les boissons énergisantes riches en caféine et en taurine. La taxe "ne porte que sur les boissons à sucres ajoutés", a prévenu mardi la ministre du Budget Valérie Pécresse.

Outre la question des sodas light, la destination des fonds récoltés fait aussi débat. Le gouvernement veut s’en servir pour réduire le coût du travail dans l'agriculture, alors que plusieurs députés veulent l’affecter à la Santé ou à la réduction de la dette.

Les lobbys veillent

La taxe a évidemment été vivement contestée par l'industrie agroalimentaire, qui ne cesse depuis de faire pression pour adoucir la mesure ou au moins épargner les sodas light.

La campagne de communication est donc intense, et "ce ne sont pas des petits lobbies", de l'aveu d'une source proche du dossier. Fin août, la filiale française de Coca-Cola avait ainsi menacé de suspendre un investissement prévu dans son usine des Bouches-du-Rhône.