Taxe carbone : Jouanno "désespérée"

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avec Damine Gourlet , modifié à
La mise de côté de la taxe est mal accueilli, notamment par la secrétaire d’Etat à l’Ecologie.

"Je ne suis pas en phase avec cette décision". Chantal Jouanno digère mal l’abandon de la taxe carbone, annoncé lundi par François Fillon. Le Premier ministre a expliqué, lors d’une réunion des députés UMP, que la mesure ne pourrait être adoptée qu’au niveau européen, pour ne pas nuire à la "compétitivité" des entreprises françaises. "Je suis désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte", a poursuivi la secrétaire d’Etat à l’Ecologie.

"C'est vrai que ça n'était pas parfait"

Et Chantal Jouanno argumente : "C'était possible de le faire en France avant de le faire en Europe. C'est ce qu'on avait prévu à l'origine, c'est ce que d'autres pays comme la Suède ont fait", a-t-elle affirmé, avant de concéder : "C'est vrai que ce n'était pas parfait, qu'on aurait pu améliorer le texte, notamment concernant les particuliers pour qu'on puisse aider beaucoup plus les personnes à s'adapter", a-t-elle encore souligné.

A gauche aussi, même si la taxe carbone n'avait pas bonne presse, on regrette cette décision du Premier ministre, qui symboliserait le peu d'intérêt du gouvernement pour l'écologie, malgré les grandes déclaration.

Michel Rocard regrette le manque de courage du gouvernement :

Du côté des écologistes, on se félicite de cet enterrement, au moins provisoire, de la taxe carbone, mais on attaque l’ensemble de la politique environnementale du gouvernement. Selon la porte-parole des Verts, Djamila Sonzogni, "le projet, enterré ce jour par Nicolas Sarkozy, ne sera pas regretté par les écologistes. Mais cet abandon en rase campagne est navrant car il condamne durablement toute tentative d'utiliser la fiscalité écologique."

Seul le Medef…

Le Réseau action climat, qui regroupe des associations comme Greenpeace ou le WWF, a adressé une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour faire part de son hostilité à l'abandon de la taxe. "La taxe carbone n'est plus, et de votre promesse, il ne reste rien. Les associations sont scandalisées par le mépris qui caractérise cette décision", lit-on dans cette lettre. "Entre la frénésie pro-environnementale des premiers mois de votre mandat et le déni qui caractérise votre politique actuelle, il ne s'est écoulé que trois ans. Que nous réservez-vous pour demain ? L'abandon du Grenelle ou de ce qu'il en reste ?", poursuit le Réseau action climat.

Finalement, il n’y a guère que le Medef pour se contenter de l’abandon de la taxe. "Nous sommes soulagés, notamment pour toute l'industrie qui n'aurait pas supporté ce nouveau handicap de compétitivité", a déclaré la présidente de l’organisation patronale, Laurence Parisot. "Nous avons su convaincre", ajoute la responsable patronale dans un communiqué.