Taxation à 75% : les dessous du "couac"

© REUTERS
  • Copié
et Thierry Guerrier , modifié à
Seuls trois proches de Hollande étaient au courant de son projet de taxer les très gros revenus.

Cafouillage ou effet de surprise assumé ? La question agite la sphère politique depuis l'annonce de François Hollande de "taxer à hauteur de 75%" les très gros revenus. La proposition, faite lundi soir lors de l'émission Paroles de candidat sur TF1, a en effet pris de court Jérôme Cahuzac, chargé du budget dans l'équipe socialiste.

"Vous m'interrogez sur une déclaration que pour ma part je n'ai pas entendue", a ainsi lâché, hébété, Jérôme Cahuzac sur France 2 lors de l'émission Mots croisés. Selon des informations du Buzz politique d'Europe 1, ce dernier a appris quelques minutes avant son intervention sur France 2 la proposition de François Hollande.

Cahuzac tente de joindre les proches de Hollande

"Agacé" de ne pas avoir été mis au courant, le président de la commission des Finances à l'Assemblée s'est quelque peu énervé avant d'entrer en plateau. Il a d'ailleurs essayé de contacter des proches de François Hollande pour en savoir plus. En vain.

Finalement, il s'est expliqué mardi matin au QG de François Hollande. Il a également expliqué son manque d'enthousiasme à l'égard de la déclaration de son candidat lors de son intervention sur France 2. Officiellement, tout est rentré dans l'ordre et Jérôme Cahuzac assume désormais pleinement le choix du candidat socialiste.

Hollande impose le silence

Toujours selon les informations du Buzz politique d'Europe 1, le candidat socialiste avait discuté de ce projet avec seulement trois membres du parti. A savoir, Pierre Moscovici, son directeur de campagne, Jean-Marc Ayrault, un de ses proches conseillers et Manuel Valls, son directeur de communication.

Choqué par les hausses de revenus de certains patrons du Cac 40 en 2011 (jusqu'à 34%), François Hollande murissait cette proposition depuis plusieurs jours. Mais, soucieux de ménager son effet de surprise, le candidat socialiste avait imposé le silence à sa garde rapprochée. Résultat : la mesure a provoqué un certain "flottement" dans le staff de campagne du candidat.