Le navire Royal tangue à nouveau durant cette campagne présidentielle avec le départ d'Eric Besson, qui a démissionné lundi soir de son poste de secrétaire national à l'économie. "Il faut que tout le monde ait un peu de discipline", a déclaré la candidate socialiste. "Je m'occupe de vrais problèmes: de l'emploi, du maintien des entreprises de la politique industrielle", a-t-elle souligné en marge de la visite d'une entreprise de peinture en Picardie. Les journalistes la questionnant sur un éventuel manque de cohésion entre le PS et son équipe de campagne, Ségolène Royal a pris de la hauteur par rapport à ce nouveau couac de campagne. "C'est la cohésion de la Nation qui est importante. Elle se fait au tour de la bataille pour l'emploi", a-t-elle assuré. Les responsables du Parti socialiste minimisent pour leur part les conséquences de la démission d'Eric Besson. Ce "problème concerne essentiellement le PS, pas la candidate", a assuré Jean-Marie Le Guen, député de Paris qui tenait le point de presse quotidien au siège du parti. Lors d'une rencontre avec des journalistes à l'Assemblée nationale, le co-directeur de campagne de la candidate socialiste, Jean-Louis Bianco a évoqué un "accrochage" entre le député de la Drôme et le premier secrétaire du PS, François Hollande. "Il a eu un désaccord avec François Hollande au cours d'une réunion du secrétariat national (mercredi matin). Voilà, c'est tout ce que ça veut dire mais le chiffrage dans ses grandes lignes il l'avait fait avec nos équipes et il ne bougera pas", a assuré l'ancien secrétaire général de l'Elysée. Les porte-parole de Nicolas Sarkozy se sont rapidement emparés de l'affaire, qui confirme à leurs yeux le "manque de cohérence et de crédibilité" du projet socialiste pour la présidentielle. "La succession de dysfonctionnements dans la campagne de la candidate socialiste est inquiétante pour des responsables politiques qui aspirent à diriger la France", écrivent Rachida Dati et Xavier Bertrand dans un communiqué. Eric Besson, spécialiste des questions économiques et fiscales sera remplacé au sein du PS par l'ancien ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, qui conserve ses fonctions de trésorier du PS, a annoncé Jack Lang lors du point de presse. Parallèlement, le député de l'Isère Didier Migaud rejoint l'équipe de campagne de la candidate en qualité de "conseiller budgétaire". Il n'y a entre le parti, l'équipe de campagne et Eric Besson "aucune divergence de fond, aucune. L'action continue", a insisté l'ancien ministre de la Culture, aujourd'hui conseiller spécial de Ségolène Royal. Lundi, Eric Besson avait diffusé un communiqué dans lequel il chiffrait les dépenses nettes du projet présidentiel de la candidate "autour de 35 milliards d'euros", que les socialistes entendaient financer sans augmentation globale des impôts. Le chiffre a été repris depuis par tous les responsables socialistes.