Ségolène Royal : "je tiendrai bon !"

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Administrator User , modifié à
Après le carton jaune infligé à son porte-parole, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal reconnaît un certain flottement dans sa campagne présidentielle et veut rétablir "l'ordre juste". Sur Europe 1, Julien Dray, porte-parole du PS et proche de la candidate, avait pudiquement annoncé jeudi matin des "ajustements".

"Je tiendrai bon !" Ségolène Royal a haussé le ton jeudi face aux critiques suscitées par sa méthode de campagne présidentielle - décentralisée et participative - au sein du Parti socialiste. "J'aurai la fermeté nécessaire pour que l'autorité juste et que l'ordre juste soient la règle", a lancé la candidate en guise d'avertissement à ceux des "éléphants" qui renâclent de plus en plus ouvertement ces derniers jours. "Je garde le cap parce que je crois à ce que je fais", a-t-elle souligné au terme d'une journée marquée par un nouvel "incident de parcours", selon les termes de Jack Lang. Faute politique ou simple bon mot, Arnaud Montebourg avait estimé sur Canal + que François Hollande, premier secrétaire et compagnon de Ségolène Royal, était le "seul défaut" de la candidate. Moins de douze heures plus tard, le député de Saône-et-Loire a - temporairement - perdu son poste de porte-parole. Un "carton jaune" adressé par Ségolène Royal à son "ami Arnaud", qui ne s'exprimera plus en son nom pendant un mois. "Il est nécessaire que chacun sache que la politique doit se situer à un autre niveau", a-t-elle souligné sur France 3. Cette nouvelle vicissitude survient alors que la campagne de la candidate socialiste, investie avec plus de 60% des voix des militants en novembre, traverse une mauvaise passe - inversion des sondages en faveur de Nicolas Sarkozy, tiraillements sur les questions fiscales avec François Hollande, rumeurs sur son patrimoine. Elle souffre également d'un effet d'optique défavorable après l'unité affichée par l'UMP autour de son candidat le week-end dernier. "Peut-être que ça fait moins de bruit, que ça dépense beaucoup moins d'argent mais le travail se fait en profondeur", s'est défendue la candidate. Julien Dray, porte-parole du PS et proche de la candidate, a cependant évoqué des "ajustements" de tir. "On va les faire dans les heures et les jours qui viennent pour que tout le monde soit en synthèse, en mobilisation", a-t-il assuré jeudi matin sur Europe 1 sans donner plus de détails. L'emploi du temps de la candidate a été nettement étoffé ces derniers jours. Vendredi, deux jours après son meeting de Toulon, elle passera la journée dans le Nord, où elle doit participer à une "réunion participative" consacrée au logement. Auparavant, elle rencontrera Martine Aubry, l'une de ses farouches opposantes internes pendant la bataille pour l'investiture. "Cela montre que le rassemblement est en mouvement", se félicite Ségolène Royal dans la Voix du Nord. "J'ai besoin du soutien de tous notamment pour recueillir la parole des Français". Son équipe a également prévu une "sortie" au festival de hip hop "Cité Danse" de Suresnes dimanche. Pour certains socialistes, ces "couacs" découlent du manque de cohérence entre l'équipe de campagne de la candidate, dont la campagne interne s'était appuyée sur son association Désirs d'avenir, et le Parti socialiste, installés dans deux lieux différents. Le PS "dans ses profondeurs, sur le terrain est très mobilisé" toutes tendances confondues, dément François Rebsamen, dont la double casquette - co-directeur de campagne et numéro 2 du PS - était censée illustrer ce "lien dialectique indispensable" entre la base et la candidate. "Il y a derrière les élections législatives et (...) tous les candidats qu'il soient fabiusiens, strauss-kahniens enfin toutes nos sensibilités, ils sont mobilisés parce qu'ils savent très bien que leur élection dépend de la victoire de Ségolène Royal."