Sécurité : l'équipe Hollande colle aux basques de l’UMP

François Hollande, candidat PS à la présidentielle, a jugé que "sur le terrain de la sécurité", la politique menée depuis dix ans, notamment celle de Nicolas Sarkozy, se soldait par "un constat d'échec", mardi à Villepinte, en marge du Salon Pollutec.
François Hollande, candidat PS à la présidentielle, a jugé que "sur le terrain de la sécurité", la politique menée depuis dix ans, notamment celle de Nicolas Sarkozy, se soldait par "un constat d'échec", mardi à Villepinte, en marge du Salon Pollutec. © MAXPPP
  • Copié
Hélène Favier , modifié à
Alors que l’UMP s’apprête à dévoiler son projet sécurité : Rebsamen dessine le projet PS sur le sujet.

Mardi soir, l’UMP a rendez-vous à Villeurbanne, dans le Rhône, pour présenter les premières pistes de son programme pour 2012 qui devrait faire la part belle à la fermeté en matière de délinquance des mineurs. Une annonce que le PS espère bien parasiter. Répartition des rôles de campagne oblige : c'est François Rebsamen, nommé "monsieur sécurité" de François Hollande, qui s'y colle. 

Annonces en série

Depuis lundi, le sénateur-maire de Dijon multiplie les déclarations sur le sujet, insistant, martelant, rappelant à chaque occasion, les 22 propositions adoptées à l'issue du Forum des idées du PS à Créteil, en novembre 2010. Mardi, par exemple, sur Europe 1, le sénateur de Dijon a réaffirmé qu’il fallait créer "100 zones prioritaires". Evoquant les deux fusillades meurtrières opérées dimanche et lundi à la kalchnikov à Marseille, il a estimé "que la grande violence se répand en France. Elle fait de plus en plus de dégâts, des armes circulent et elles sont utilisées pour de maigres butins". Il faut donc, selon lui, "attaquer le mal à la racine et (…) définir une centaine de zones de sécurité prioritaires".

Ces 100 zones "concentreront les moyens de l'Etat : les moyens de la police ou de la gendarmerie, les moyens de la justice, les moyens des services fiscaux et éducatifs", a-t-il proposé.

Lundi, François Rebsamen était déjà passé à l'offensive, détaillant des propositions propres à François Hollande, notamment sur la délinquance juvénile. Il confiait ainsi au journal Le Monde vouloir inventer "de nouvelles formes alternatives, pourquoi pas des centres de discipline et de réinsertion pour les délinquants mineurs multirécidivistes ?Dans la même interview, il prononçait également en faveur de la "participation citoyenne à l'élaboration et à l'évaluation des politiques locales de sécurité".

Feu sur le bilan de Sarkozy

Voilà pour la première étape, la seconde consistant à torpiller le bilan de Nicolas Sarkozy en la matière. Alors que le think tank proche du PS Terra Nova présentait, mardi matin, ses conclusions sur l’action du président, François Rebsamen s'est fendu d’une tribune pour lister "les contes et les mécomptes du ministre de l’Intérieur" Claude Guéant. Dans "ce point de vue", il fustigeait notamment les manques de moyen dont souffre la police et la gendarmerie.

Quelques heures plus tard, François Hollande, en personne, venait ajouter de l'eau à son moulin, jugeant que "sur le terrain de la sécurité", la politique menée depuis dix ans se soldait par "un constat d'échec". "Je suis préoccupé, pour ne pas dire alarmé, par la recrudescence des violences, l'intensité des délits et des crimes qui se commettent", a indiqué le candidat socialiste. "Quand il y a eu autant de suppressions de postes de policiers et de gendarmes, autant de déserts créés dans certains quartiers de nos villes, il y a forcément des conséquences", a-t-il asséné.