Sarkozy tente l'apaisement, les "villepinistes" sceptiques

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Administrator User , modifié à
Après les tensions de mardi lors d'une réunion à l'Assemblée nationale, Nicolas Sarkozy s'est montré soucieux mercredi d'apaiser les tensions avec Dominique de Villepin, à quatre jours du congrès de l'UMP qui doit le sacrer candidat à l'élection présidentielle. Mais les "villepinistes" n'y croient guère et la présence du Premier ministre dimanche lors du congrès de l'UMP n'est plus aussi certaine qu'en début de semaine.

"Dominique de Villepin est quelqu'un pour qui j'ai de l'estime, pour qui j'ai de l'amitié", a déclaré Nicolas Sarkozy mercredi au siège de l'UMP, où il était venu participer au vote des adhérents du parti majoritaire sur sa candidature. "On a beaucoup discuté, y compris hier", a-t-il ajouté. "Je ne m'arrête pas aux incompréhensions du moment. J'essaie de comprendre ce que veulent les uns et les autres. Il y a parfois, il y a même souvent, dans les conseils qui me sont donnés, des choses intéressantes." Lors d'une réunion du groupe UMP à l'Assemblée nationale, mardi, les députés "sarkozyztes" ont chahuté Dominique de Villepin auquel ils reprochent notamment d'avoir annoncé qu'il ne participerait pas au vote des adhérents du parti. Le Premier ministre avait de nouveau défendu "avec fougue" sa conception d'une campagne présidentielle mais sans faire taire les quolibets, avant que Nicolas Sarkozy prenne sa défense et dise qu'il avait "besoin" de lui, selon des participants. Le ministre de l'Intérieur l'a réaffirmé mercredi. "Je ne mets en aucun cas en cause la bonne volonté de Dominique de Villepin. Il a son idée sur la stratégie, je la respecte", a-t-il dit. "Je veux rassembler ma famille avant de rassembler les Français. Je veux que chacun comprenne qu'il a sa part et Dominique de Villepin, j'en ai besoin aussi. On s'est bien expliqué et il faut qu'on construise, maintenant." Il s'est également dit "très sensible" au ralliement à sa candidature de l'ancien Premier ministre Alain Juppé, longtemps considéré comme le dauphin du président Jacques Chirac avant d'être rattrapé par les "affaires" de la mairie de Paris. Mais il n'est pas sûr que la volonté affichée d'apaisement de Nicolas Sarkozy suffise à ramener le calme entre ses partisans et les fidèles du Premier ministre et de Jacques Chirac. Des parlementaires "villepinistes" en doutent ouvertement, comme Jean-Pierre Grand, qui accuse les "sarkozystes" de vouloir "humilier" et "tuer politiquement" Dominique de Villepin. "On est dans le double langage et la mise en scène", a dit le député. "Les volontés d'apaisement, ça se prouve. J'attends de Nicolas Sarkozy que ses amis cessent d'agresser Dominique de Villepin." Les incidents de mardi ont en tout cas jeté un doute sur la participation du premier ministre au congrès de dimanche. "Les avis de ses amis sont partagés. Certains considèrent que trop c'est trop et qu'il ne doit pas y aller. D'autres considèrent qu'il doit être au-dessus de tout ça", explique Jean-Pierre Grand. "Je pense que la décision sera prise demain." Selon la presse, le président du groupe, Bernard Accoyer, aurait brandi la menace d'un boycottage par les députés UMP du Congrès du Parlement, qui doit voter en février trois textes constitutionnels, si Dominique de Villepin boude celui de l'UMP. Un autre député villepiniste, Hervé Mariton, veut pour sa part croire à l'apaisement mais estime, lui aussi, que la venue de Dominique de Villepin au congrès de l'UMP "n'est pas réglée."