Sarkozy promet 1,65 milliard d’euros aux agriculteurs

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Le président a dévoilé mardi dans le Jura un plan qualifié d’"exceptionnel" pour venir en aide aux agriculteurs.

"Ambitieux", "sans précédent", "exceptionnel" : Nicolas Sarkozy a multiplié les qualificatifs en présentant mardi, à Poligny, dans le Jura, le plan d’aide à l’agriculture. Un dispositif qui comprend deux lignes de budget principales. D’abord, un milliard d’euros de prêts bancaires, à des taux préférentiels, pour donner de l’air à chaque agriculteur en lui permettant d’assainir immédiatement sa trésorerie et d’engager des investissements pour la campagne de 2010. Ensuite, 650 millions d’euros d’aides directes de l’Etat pour sortir plus durablement la tête de l’eau en ne payant pas certaines charges.

Nicolas Sarkozy a insisté sur le fait que la crise actuelle de l’agriculture était "structurelle". "Aucun secteur n’est épargné, aucune région n’est épargnée. Cette crise touche donc le cœur de notre société, (...) un élément absolument incontournable de notre identité nationale", a assuré le président de la République, qui n'a pas d'ordinaire l'habitude d'afficher sa proximité avec le monde rural.

Côté calendrier, Nicolas Sarkozy a précisé que l’ensemble de ces aides seraient débloquées avant la fin de l’année. Il n’y aura "aucun recul, aucune hésitation", a-t-il d’ores et déjà prévenu, à l'intention notamment des syndicats agricoles.

Pour le secrétaire général de la FNSEA, le plan de soutien de la filière agricole est un bon début "mais il y a quelques points où il n'y a pas le compte. Le meilleur plan, même important, ne remplacera jamais une politique de prix" pour venir en aide aux agriculteurs.

Nicolas Sarkozy a enfin haussé le ton au niveau européen. Il a notamment pointé du doigt à deux reprises la Commission, la sommant de faire des propositions et dans des délais rapides. "Je veux refonder la politique agricole comme nous sommes en train de refonder le capitalisme", a-t-il assuré. Pour lui, le principe de base de cette réforme à venir de la politique agricole commune doit être "la préférence communautaire". "Ce n’est pas un gros mot, [cela] repose sur le respect de normes sanitaires, de normes environnementales", a assuré Nicolas Sarkozy.

En marge de cette intervention, quelques dizaines d'agriculteurs ont manifesté, malgré l'interdiction préfectorale et les consignes de leur syndicat. D'autres agriculteurs ont eux choisi de distribuer gratuitement du lait.