Sarkozy ne change rien malgré sa baisse dans les sondages

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Administrator User , modifié à
Nicolas Sarkozy entend continuer à "dérouler" sa campagne présidentielle comme prévu, malgré le retour en grâce dans les sondages de Ségolène Royal, assure son entourage. Le candidat de l'UMP a déclaré qu'il quitterait son poste de ministre de l'Intérieur "quelque part à la fin mars" pour se consacrer exclusivement à la campagne. Interrogé lors d'une émission télévisée sur la chaîne M6 sur la date de son départ du gouvernement, il a répondu: "Bientôt! Bientôt, c'est quelque part à la fin mars".

"Il faut garder la tête froide", a déclaré le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant. "Les sondages sont une photographie à un instant donné et le résultat de la présence médiatique. Cette semaine, Ségolène Royal a été extrêmement présente et Nicolas Sarkozy beaucoup moins." De fait, après le voyage du ministre de l'Intérieur à la Réunion les 15 et 16 février, la campagne du candidat UMP a paru moins allante et son discours plus répétitif. Cette semaine en demi-teinte lui a certes permis d'ajuster la coordination entre son équipe de campagne et les sarkozystes de la première heure, tel le ministre délégué aux Collectivités territoriales Brice Hortefeux, désormais associé aux réunions quotidiennes du QG de la rue d'Enghien. Mais il n'a toujours pas effectué en banlieue un déplacement aussi attendu qu'à haut risque pour le ministre de l'Intérieur qu'il est encore, à l'exception d'une timide incursion dans le quartier populaire de Mailloles, vendredi à Perpignan. Depuis la mi-janvier, cet amateur de vélo avait creusé l'écart à grands coups de pédales médiatiques face à une candidate socialiste victime de crevaisons à répétition. "Cette élection, quand même, je commence à ne pas trop mal la sentir", s'était-il laissé aller à déclarer à La Réunion, le 16 février, après avoir dit de Ségolène Royal, dans l'avion qui l'amenait dans ce département d'outre-mer : "Elle est mal." Il la voit aujourd'hui revenir en danseuse dans son sillage, dopée par le succès d'audience de sa participation à l'émission "J'ai une question à vous poser", lundi dernier sur TF1. Dans le sondage Ifop-Journal du Dimanche, Ségolène Royal regagne 2,5 points par rapport à la semaine précédente dans les intentions de vote au premier tour et Nicolas Sarkozy en perd quatre, ce qui les met tous les deux à égalité à 28%. Pour le second tour, le ministre de l'Intérieur ne garde qu'une très courte avance sur la candidate socialiste, à 50,5% contre 49,5% au lieu de 53% contre 47% huit jours plus tôt. Le président de l'UDF François Bayrou est pour sa part crédité de 17% d'intentions de vote au premier tour. Les conseillers de Nicolas Sarkozy ne veulent en tout cas voir dans le retour de Ségolène Royal dans les sondages qu'un phénomène "normal" et non un "coup de mou", fût-il passager, de la campagne de leur candidat. Le député UMP Yves Jégo y voit tout juste un aiguillon pour maintenir les "troupes mobilisées". C'est un encouragement "à aller plus loin, à être encore plus présents, encore plus dynamiques, encore plus pédagogues", a renchéri Brice Hortefeux. Mais le candidat UMP "garde la même stratégie" assure un autre membre de son entourage. "Ces fluctuations avaient été anticipées et ne sont pas de nature à modifier la campagne de Nicolas Sarkozy", explique de son côté Yves Jégo. "Pour nous, ça ne change absolument rien", renchérit Dominique Paillé. "Nous n'avons absolument pas d'inquiétude aujourd'hui."