Royal : "la France mérite mieux"

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Ségolène Royal a fustigé les effets de la politique de Nicolas Sarkozy, sur la sécurité notamment.

Le temps de la rentrée est venu pour Ségolène Royal. Silencieuse depuis quelques semaines, malgré un été agité politiquement, la présidente de Poitou-Charentes est sortie de son mutisme vendredi pour attaquer frontalement la politique de Nicolas Sarkozy et notamment le récent virage sécuritaire du pouvoir.

"On sait ce que recherche Nicolas Sarkozy. Il veut diviser la France en deux camps : ceux qui sont avec lui et qui sont pour la sécurité, et les autres, qui sont pour les délinquants", a-t-elle jugé sur Europe 1. "La France est tirée vers le bas en ce moment. Elle mérite beaucoup mieux que ce qu’elle a. "

Ecoutez Ségolène Royal :

"Déclarations frénétiques"

Le discours de Grenoble, où le chef de l’Etat a clairement fait le lien entre délinquance et immigration, est notamment dans le viseur de Ségolène Royal. "Ce style de déclarations frénétiques sont extrêmement dangereuses", a-t-elle lancé. "On voit d’ailleurs les réactions choquées des pays d’émigration. Ces propos exacerbent les tensions, et un jour ou l’autre, elles vont se retourner contre les entreprises française dans les pays concernés."

Ségolène Royal s’en est également pris à la politique économique du chef de l’Etat. "C’est par la consommation qu’on peut assurer une relancer économique et le gouvernement fait tout le contraire", a-t-elle déploré. "L’augmentation des tarifs d’EDF est un scandale. L’ancien PDG, qui avait annoncé une hausse de 20% sur 3-4 ans, avait été débarqué, et aujourd’hui on est sur des bases très proches. Les tarifs de la SNCF et du gaz ont également augmenté… Les Français ne sont pas épargnés en cette rentrée."

"Une espèce de pagaille"

"Nicolas Sarkozy avait promis de travailler plus pour gagner plus, avec la réforme des retraites, pour la même durée de travail, les retraites vont baisser, donc les Français vont travailler plus pour gagner moins", a poursuivi Ségolène Royal. "Il faudrait davantage mettre le capital à contribution, prendre en compte de la pénibilité pour calculer l’âge de la retraite…"

"Il y a une espèce de pagaille dans la politique économique et sociale. Il faut remettre de l’ordre, de la clarté, et surtout de la justice", a conclu la socialiste. "Et tant que Nicolas Sarkozy ne remettra pas en cause le bouclier fiscal, les salariés refuseront d’adhérer à des réformes qui ne sont pas justes et qui frappent les classes moyennes et les plus pauvres."