Royal-Sarkozy : la bataille des chiffres

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Nicolas Sarkozy indique ce matin dans une interview aux Echos que son "projet représente 30 milliards d'euros en cinq ans, dont 15 milliards d'allégements d'impôts et de charges". Réponse immédiate de François Hollande ce matin sur Canal+ : ce chiffrage ne repose "sur rien de solide". Le premier secrétaire du PS évalue le "pacte présidentiel" de Ségolène Royal à "en net 35 milliards d'euros".

La bataille des chiffres se poursuit entre les deux poids-lourds de la présidentielle. Nicolas Sarkozy donne ce matin dans les Echos le coût de son programme, "30 milliards d'euros en cinq ans, dont 15 milliards d'allégements d'impôts et de charges". Pour assurer le financement des mesures qu'il propose, le ministre de l'Intérieur affirme que son objectif est de redéployer sur cinq ans "autour de 5 % des 590 milliards d'euros de dépenses publiques qui peuvent être redéployées". Ces 590 milliards sont l'addition des dépenses de l'Etat hors charge de la dette, des dépenses de santé et de la Caisse nationale des allocations familiales, et les 5% de cette somme représentent 29,5 milliards d'euros. Il affirme en outre que la logique des dépenses que représentent ses propositions n'est pas la même que celle du "pacte présidentiel" de la candidate socialiste Ségolène Royal. "Ce n'est pas la même chose de dépenser pour assister et de dépenser pour investir", dit-il. "Neuf milliards d'euros pour la recherche et l'innovation ne sont pas équivalents à neuf milliards d'euros dépensés pour créer de nouveaux droits sans contrepartie. D'un côté, il y a de l'investissement, de l'autre de l'assistanat." Il fait d'autre part valoir que les allégements de charges et d'impôts qu'il propose sur les heures supplémentaires amèneront des recettes de TVA. Réponse immédiate de François Hollande sur Canal + ce matin. Le premier secrétaire du Parti socialiste estime que le chiffrage du projet présidentiel de Nicolas Sarkozy à 30 milliards d'euros ne repose "sur rien de solide". Il précise qu'il y a trois semaines dans une interview au Monde, Nicolas Sarkozy avait dit qu'il allait baisser les prélèvements obligatoires de quatre points de la richesse nationale, soit 68 milliards d'euros. Sur le coût du "pacte présidentiel" de Ségolène Royal, il indique qu'il représente "en net 35 milliards d'euros". "Nous avons dit que nous allions stabiliser les prélèvements obligatoires, nous ne voulons ni les augmenter ni les réduire. Il n'est pas sérieux aujourd'hui, comme le fait Nicolas Sarkozy, de dire qu'on va baisser les impôts et les taxes quand on a une dette publique de cette importance", a-t-il expliqué. Avant l'été, le PS a donné un chiffrage de son projet présidentiel du parti fixé à 35 milliards d'euros, "c'est à peu près la même somme qu'il faudra imaginer trouver pour le pacte présidentiel". "Il y aura des dépenses supplémentaires, des recettes supplémentaires, des économies. On les fera, nous, sur les exonérations de cotisations sociales sans contrepartie, sur les aides aux entreprises", a précisé François Hollande.