Régionales : Dray veut s’expliquer avec Aubry

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Soulagé par la décision du parquet, le député de l’Essonne entend retrouver sa place au sein du parti socialiste.

"Hier quand j’ai appris cette décision, j’avais décidé de tourner la page (…). Alors, j’avais décliné toutes les invitations. Et puis hier en rentrant j’ai accepté la votre, parce que j’ai vu les chaînes câblées et j’ai vu que finalement cela ne finissait jamais. Que cela continuait. Que malgré un an d’enquête (…), on me dit encore aujourd’hui 'il a échappé'. Je dis cela suffit", a dénoncé vendredi sur Europe 1, Julien Dray.

Le député PS de l'Essonne s'est vu infliger jeudi un simple rappel à la loi, qui devrait lui permettre de se présenter aux élections régionales, au terme de plus d'un an d'enquête sur des mouvements de fonds suspects sur ses comptes et ceux d'associations dont il est proche.

Selon le parquet de Paris, Julien Dray est "susceptible de se voir reprocher un délit d'abus de confiance, à savoir l'achat d'une montre pour 7.000 euros, en utilisant un chèque tiré sur les comptes de l'association 10e circonscription". Mais ce seul délit présumé ne suffit pas à le renvoyer en correctionnelle.

"A un moment, il faut que l’on reconnaisse qu’une enquête a été menée en toute indépendance. Si des gens ont des doutes, ils n’ont qu’à regarder la procédure. Vous imaginez ce que cela signifie pour un individu que le moindre détail de sa vie, le moindre chèque, pas simplement de moi, de ma famille, de ma belle-famille, de mes amis, aient tous été passés au crible", a regretté Julien Dray.

"Je pense que le parquet a fait son travail. Depuis le début, je n’avais aucun doute, moi, sur le fait que la justice finirait par triompher", a martelé le député de l’Essonne qui estime que le "rappel à la loi" du parquet ne concerne "qu’une simple faute administrative que j’ai d’ailleurs reconnue. Ce n'est pas pour un préjudice, pas pour un détournement, pas pour cette vaste opération de corruption défendue dans un certain nombre de journaux (...). La justice a fait son travail, sans me ménager en se donnant tous les moyens, dans les moindres détails, pour que l'on ne puisse pas lui reprocher d’avoir ménagé un puissant".

Toutefois le député socialiste estime que, dans son affaire, l'autorité administrative, Tracfin, "a dérapé" : "Je demande ce matin solennellement au président de la République de mettre en place une mission parlementaire pour évaluer le travail de cet organisme parce que ce qui m'est arrivé peut arriver à d'autres et demain on pourra avoir des Clearstream multiplié par dix", a-t-il jugé.

Son avenir ? Julien Dray le voit évidemment en politique : "Je suis un militant de gauche. Je ne me vois pas faire autre chose dans ma vie. Je ne finirai pas ministre dans un gouvernement de droite, je l’ai dit et je le redis haut et fort", a-t-il précisé avant d’ajouter qu’il serait candidat aux élections régionales de mars prochain.

Le député s'estime également en droit d’être tête de liste dans l’Essonne : "Je n’ai pas à la réclamer. Les militants socialistes avaient dit 'si la justice n'a pas de reproche à faire à Julien Dray, il doit nous conduire à cette bataille'. Je sais également que Jean-Paul Huchon est très chagrin de ce qui s’est passé. Je serai content d’être à ses côtés."

"A ce stade, je n’ai pas eu d’appel de Martine Aubry. Il serait temps, au bout d’un an que l’on puisse s’expliquer dans les yeux. (…) Dans ce que doit être le parti socialiste, il y a pour moi le mot fraternité Le mot fraternité ne veut pas dire que l’on passe sur les erreurs ou les fautes commises par l’un des siens. Mais cela veut dire que lorsqu’il est dans la difficulté, le premier des devoirs que l’on a, est d’être à ses côtés", a regretté Julien Dray.

"Ce matin, je me suis réveillé en me disant, désormais je suis un homme libre", a-t-il conclu, soulagé.

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