Régionales : Bayrou pour des alliances... au second tour

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Des "majorités d’alternance" pourraient être composées de la gauche, du centre et d’une partie de la droite républicaine.

"Tous ceux qui pensent que l’alternance est un devoir ont quelque chose à faire ensemble." A cinq mois des élections régionales, François Bayrou a renouvelé son "offre publique de dialogue" dimanche, lors du Grand rendez-vous Europe 1 – Le Parisien – Aujourd’hui en France. Le président du MoDem a répété son credo : "Il y a des gens bien sous toutes les étiquettes."

Ainsi, il est "tout à fait possible d’imaginer des regroupements au deuxième tour dans un certain nombre de régions". Faisant référence à l’Allemagne, où les Verts se sont alliés à la droite lors d’un scrutin régional, François Bayrou a jugé qu’on devait "pouvoir faire des majorités régionales dans les régions, locales dans les collectivités locales : elles n’ont pas toutes besoin d’être les mêmes."

François Bayrou envisage d'éventuels regroupements comme "un rééquilibrage de la vie politique française". Une première étape avant la présidentielle de 2012 :

Ces "majorités d’alternance" seraient composées "de forces républicaines de gauche, du centre", mais pas seulement : "J’espère qu’il y aura un jour une partie de la droite républicaine qui dira « ce qui se passe n’est plus acceptable »."

François Bayrou a longuement insisté sur la "panne presque générale de tout ce qui fait la France", évoquant en vrac l’agriculture, l’industrie, l’école, le monde de la santé, ou banlieues. Et le député des Pyrénées-Atlantiques de mettre en garde : "Il faut obtenir que les choses changent, autrement, ce régime durera dix ans. Et s’il dure dix ans, il y aura des conséquences irréversibles sur la société française."

Au sujet de la reconduite forcée de trois Afghans vers Kaboul, François Bayrou a noté que ce n’était "pas la tradition de la France d’expulser vers un pays une guerre des pauvres gens qui cherchent à le fuir. Il y a quelque chose d’extrêmement brutal à ne pas tenir compte de la situation d’un pays ou nous faisons la guerre." Critiquant une politique à l’égard des sans-papiers "vraiment pas adaptée et pas juste", le centriste s’est prononcé "pour une politique raisonnée de régularisation des gens qui ont trouvé leur place dans la société française, qui travaillent, qui paient des impôts."

Enfin, sur l’affaire de l’Epad, le président du MoDem a estimé qu’elle avait fait « beaucoup de dégâts" à l’image de la France. Le président du MoDem s’est félicité de la réaction populaire : "Il y a des choses que le peuple français n’accepte pas." Pour la première fois "depuis ces deux dernières années, a-t-il estimé, quand la France dit non, le pouvoir recule. Ceci est un tournant."