"Que les pouvoirs soient séparés"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Arnaud Montebourg estime que le "pouvoir sarkozyste" cherche à affaiblir les contre-pouvoirs.

Plus que l’issue de l’affaire Clearstream et la relaxe de Dominique de Villepin, c’est le déroulement du procès que retient Arnaud Montebourg. "Un président de la République qui est placé par la Constitution en position d’être le garant de l’indépendance de la justice, et qui au lieu d’observer cette mission, intervient dans les procès, utilise le procureur de la République, c’est du jamais-vu", a estimé jeudi sur Europe 1 le député de Saône-et-Loire. "Quand vous avez un procureur qui est instrumentalisé à des fins privatives de règlement de comptes politiques, on a des raisons d’être inquiet."

Pour le député socialiste, Nicolas Sarkozy bafoue les principes de séparation des pouvoirs. "Je veille à ce que les pouvoirs soient séparés et respectés dans l’expression de leur indépendance. Et là nous avions des anomalies extrêmement graves", a-t-il estimé. "Le pouvoir cherche à réduire autant que possible tout ce qui le gêne dans l’expression de ces moments d’indépendance. Lors qu’il veut supprimer le juge d’instruction, il veut exactement porter atteinte à cette indépendance."

Et cela ne se limite pas à la justice, selon Arnaud Montebourg. "Cet abus de pouvoir se retrouve dans d’autres domaines de l’action du gouvernement et du pouvoir sarkozyste. Le président de la République, lorsqu’il porte atteinte au Parlement dans sa liberté de parole, d’expression, dans sa majorité comme dans son opposition contrairement aux promesses et à l’esprit de la réforme qui est piétiné tous les jours, il porte atteinte à un contre-pouvoir."

Regardez l'intégralité de l'interview d'Arnaud Montebourg :

Arnaud Montebourg est également revenu sur le cas Georges Frêche, qui a raillé la "tronche pas catholique" de Laurent Fabius, d’origine juive. "Ce ne sont pas que des dérapages verbaux. C’est un état d’esprit politique qui ternit l’image et la réputation de notre parti", a estimé celui qui est secrétaire national chargé de la rénovation au PS. "Et des dirigeants politiques locaux et nationaux doivent préférer l’amour des valeurs qu’ils portent, des principes qu’ils défendent, plutôt que la tambouille électorale qui pourrait les porter à tel ou tel poste. C’est beaucoup plus honorable. Cette politique intransigeante, je la défends depuis toujours, je regrette qu’elle arrive tard, mais mieux vaut tard que jamais."

Le député de Saône-et-Loire a appelé les militants socialistes de Languedoc-Roussillon à ne pas apparaître sur la liste du président sortant et à rallier la liste socialiste portée par Hélène Mandroux, maire de Montpellier. "C’est à la fois une garantie de notre victoire, mais aussi l’honneur de la gauche que nous défendons."