Quand Hortefeux "dérape" face à un jeune militant

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une vidéo montrant le ministre de l'Intérieur prononcer une phrase "douteuse", le 5 septembre, a été diffusée sur internet, jeudi. Elle a déjà été visionnée 700.000 fois.

"Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Cette phrase est signée Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur et ex-ministre de l'Immigration, lors d’une discussion informelle avec un jeune militant d'origine arabe, le 5 septembre dernier, sur le campus de l'université des Jeunes UMP, à Seignosse, dans les Landes.

La séquence a été diffusée, jeudi,par le site internet du quotidien Le Monde, avant d'être diffusée, vendredi soir, sur Public Sénat : c'est en effet un journaliste de cette chaîne parlementaire qui a filmé les images. La société des journalistes (SDJ) de Public Sénat a fait part vendredi de son "incompréhension" après la décision de son PDG, Gilles Leclerc, de ne pas diffuser à l'antenne cette vidéo controversée.

En une journée, la vidéo a été visionnée plus de 700.000 fois, et déclenché une vive polémique, la gauche et plusieurs associations réclamant la démission du ministre :

Le ministre de l'Intérieur lâche cette petite phrase à la fin d'un échange émaillé de rires, aux côtés de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale. Le groupe qui entoure les deux politiques se veut, quant à lui, rassurant sur l'origine du jeune homme : "Il est kabyle. Il mange du cochon...". Ces phrases déclenchent la réaction du ministre, qui affirme, dans un premier temps : "Il ne correspond pas du tout au prototype, alors". Avant de prononcer la phrase en question.

Amine Benalia-Brouch, le militant UMP présent sur cette vidéo, a pris la défense du ministre de l'Intérieur. Mais alors que Brice Hortefeux assurait jeudi, sur RTL, qu'il avait voulu parler des Auvergnats, Amine Benalia-Brouche a expliqué vendredi, au micro Europe 1 de Yaël Goosz, que le ministre de l'Intérieur évoquait... les multiples photos sur lesquelles on lui demandait de poser :

 

 

Jeudi, Amine Benali-Brouch avait posté une brève vidéo dans laquelle il volait au secours de Brice Hortefeux :

La diffusion des propos de Brice Hortefeux intervient au lendemain de la "mise à la retraite d'office" du préfet Paul Girot de Langlade par le conseil des ministres. Le haut-fonctionnaire, qui occupait le poste de coordonnateur local pour La Réunion des états généraux de l'Outre-mer, est soupçonné d'avoir prononcé des propos racistes, à la mi-août, lors d'un contrôle, dans un aéroport parisien. Il avait été suspendu de ses fonctions, par le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux.

****
Voici une retranscription des propos tenus sur cette vidéo :

Jean-François Copé : "N'oubliez jamais un truc, il est auvergnat."
Brice Hortefeux : "Je suis auvergnat. [inaudible]"
J.-F. Copé : "Il est au-ver-gnat. C'est un drame. C'est un drame"

[Un militant, prénommé Amine, veut faire une photo.]

B. Hortefeux : "Mais enfin bon, je vais faire une exception"
Amine : "Merci. Mais, je me mets entre les deux"
B. Hortefeux : "Allez, entre les deux"
J.-F. Copé : "Oui, parce que moi, il n'y a aucun problème. je suis très facile"
Militants : "Allez Amine ! C'est l'intégration ! Amine, franchement !"

[Prise de photo, Hortefeux met la main dans le dos d'Amine]

B. Hortefeux : "Il est beaucoup plus grand que nous en plus"
J.-F. Copé : "Il est jaloux derrière hein"
Voix d'homme : "Lui il parle arabe"
J.-F. Copé : "Ne vous laissez pas impressionner. Ca, c'est des socialistes assumés"

[Brouhaha, une femme caresse la joue d'Amin]

Femme 1 : "Il est catholique. Il mange du cochon et il boit de la bière"
Amine : "Ben oui"
B. Hortefeux : " Ben il ne correspond pas du tout au prototype alors, c'est pas du tout ça !"

[Rires]

Femme 2 : "C'est notre petit arabe"
B. Hortefeux : "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes"
Amine : [propos inaudibles]
B. Hortefeux : "Allez bon courage"
Amine : "Merci"